emma-webLe gouvernement Fillon, sous l’impulsion du précédent Président, projetait de mettre en musique une nouvelle partition fiscale : la TVA sociale. Dénoncée pour son caractère inégalitaire car touchant riches et pauvres sans exception de privilège, elle a été remisée. Aux calendes grecques. De nouvelles taxes plus justes nous étaient promises : 75 % d’impôts sur les revenus des plus riches, d’abord, puis sur leurs entreprises finalement. Équitables ? Discutables.

 
Cafouillage fiscal. Retenez bien cette expression. Elle est loin d’être fortuite dans mes propos de ce jour. La précédente équipe gouvernementale se serait-elle illustrée par son injustice fiscale manifeste et indigeste ? C’est en tout cas le leitmotiv de la Gauche alors dans l’opposition. Cadeaux aux riches, oubli des plus pauvres, etc. Les mots pour dire la ligne fiscale sarkozienne se concevaient bien, donc s’énonçaient clairement, comme aurait dit l’autre Nicolas, … Boileau, vous aurez deviné. Arrivé au pouvoir, la tendance serait inversée. On allait voir ce qu’on allait voir. Les riches ont tremblé sur leurs matelas pleins d’euros ! Évitant cette misère, certains s’en sont allés, qui dans des datchas taillées sur mesure, qui dans des paradis fiscaux tout près de nos frontières que l’Eurogroupe n’arrive même pas à juguler, préférant, avec la bénédiction du FMI et de la Banque Mondiale, déstabiliser nos alter ego chypriotes déjà au bord de l’étranglement.

Ils ont eu tort, ces riches, de partir plus tôt. Car l’histoire, à tout le moins la mienne, donc je la partage volontiers dans un élan de générosité inhabituel, a montré qu’un chien qui aboie ne mord généralement pas souvent. La preuve, les aboiements dignes du Congrès socialiste de Valence où, Paul Quilès s’était transformé en Robespierre, ont accouché d’un nain justiciable. Très peu de têtes sont tombées. Les riches ne sont plus frappés au porte-monnaie à concurrence de 75 %. Tant mieux pour eux. Par un tour de passe-passe fiscal, seules leurs entreprises devront supporter cette imposition. On respire ! Enfin, les concernés, je précise. Justice rétablie ? A vous de juger.
Les entreprises, les grandes, précisons-le, paieront à contrecœur les charges fiscales portant sur les salaires de plus de 1 Million d’euros accordés à leurs collaborateurs séduits à coup de promesses mirobolantes. Pire ou mieux, selon les cas, ils trouveront des astuces pour éviter cette fâcheuse imposition et, étant à leur place, j’aurais probablement tendance à proposer, volontiers, 999, 999 K€ à mes collaborateurs concernés, histoire de passer entre les mailles ce filet fiscal, quitte à être taxé de patriote de bas étage. Ou alors, me restera l’option de me transformer en agitateur de filets, façon Zlatan. Mais oui ! Fallait y penser. Dans un cafouillage (le revoilà notre vocable) « fisco-ballistique » né de je ne sais de quelle inspiration « zinédinienne », il aurait été décidé que nos footballeurs, ou plutôt leurs écuries, ne seraient pas touchées par la taxe de 75 % ! (In)justice fiscale ! Ubuesque ? Kafkaen même ! Certains One Man Concerns, entreprises personnelles brassant des millions d’euros devraient-elles y échapper ? Au nom de quelle justice fiscale ? Expliquez-moi ! Je ne demande qu’à comprendre. Pendant ce temps, l’on réfléchit sur la possibilité de soumettre les allocations familiales à l’imposition. Pourquoi pas ? En période de crise sans précédent, tout le monde doit consentir des efforts, à commencer par votre serviteur. La politique familiale comme celle du football, voire de tout autre domaine, doivent contribuer au renflouement des caisses du pays. A la hauteur des moyens de chacun. Sans TPA. Facile à dire mais difficile à appliquer dans un pays où le lobbying malmène la Décision, loin d’être une science exacte comme le soutient brillamment Lucien Sfez dans son œuvre*

*Critique de la Décision, Les Presses de Science Po

Emmanuel Mayega
Rédacteur en chef

Emmanuel Mayega
A propos de l'auteur

Directeur de la rédaction et de la publication du magazine Assurance & Banque 2.0 et de ce site, Emmanuel a une connaissance accrue de l’intégration des technologies dans l’assurance, la banque et la santé. Ancien rédacteur en chef de ce magazine, il a pendant plus d'une décennie été rédacteur en chef adjoint d’Assurance & Informatique Magazine. ll est un observateur affûté du secteur. Critique, il se définit comme esprit indépendant et provocateur, s’il le faut.

Site web : http://www.assurbanque20.fr

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