L’étude du cabinet de conseil Julhiet Sterwen et Happydemics montre, pour la première fois, l’ampleur avec laquelle les particuliers tendent à ne pas réclamer les indemnités qui leur sont potentiellement dues par les assureurs. Ainsi 56 % d’assurés n’ont pas toujours le réflexe de faire appel à leur assureur, pour des petits sinistres de la vie quotidienne. Réalisée pour le compte de la jeune pouce Lyanne, cette étude montre que ces sinistres non déclarés restent un cadeau empoisonné pour les porteurs de risques.

LYanne est une start up qui s’est donné pour vocation d’aider les assurés à récupérer les indemnités auxquelles ils ont droit après un sinistre. Nous avons tous entendu que les assureurs peinent à jouer la transparence en matière de procédures : de ce point de vue, ils sont prompts à encaisser les primes mais traînent le pas quand il s’agit de payer les sinistres. Ce qui pèse sur leur image de marque. Comment faire ? LI CAI, co-fondatrice de cette staart up a son idée : «les assurances ont intérêt à faciliter les démarches via le numérique et à apporter davantage de transparence ».

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Une étude réalisée à point nommé

Cette étude arrive à point nommé. Car en pleine crise de la Covid, où les assureurs ont été le plus souvent décriés pour leur manque de souplesse : pendant le confinement, les véhicules sont restés inexploités, pourtant cette réalité n’a pas été prise en compte lors des renouvellements, les hausses tarifaires étant maintenues en général alors que le taux de sinistralité a chuté, ndlr). Une telle réalité a contribué à renforcer l’image de profiteurs que traînent les porteurs de risques. Pourtant, ils gagneraient à limiter l’opacité, encourager plutôt la pédagogie, source d’une meilleure compréhension des contrats. 

Car l’enquête révèle que 45 % de Français ayant eu un sinistre ne connaissent pas les recours possibles en cas de désaccord avec leur assureur. Elle va plus loin en soulignant que 56 % de Français n’ont pas le réflexe de faire appel à leur assureur pour des petits sinistres du quotidien. Et révèle que 36 % parmi eux ayant eu un sinistre ont initié des déclarations de sinistres sans aller jusqu’au bout des démarches.

Naturellement, l’on aurait tendance à croire que cette négligence profiterait aux assureurs. certes, c’est vrai pour les indemnités non remboursés. Mais contribuent du même coup à alimenter le sentiment de défiance qui règne sur le marché.

Selon Lyanne, Et de proposer : « Pour (re)gagner la confiance des particuliers, les assurances ont intérêt à faciliter les démarches via le numérique et à apporter davantage de transparence. Cette étude leur montre qu’il reste encore beaucoup de chemin à parcourir ! » Estime Li Cai.

A l’heure où les GAFA semblent toquer avec insistance aux portes du marché français, celui-ci gagnerait à mettre la transparence au centre de ses procédures et à fidéliser ses clients alors que la vox populi et la doxa montrent que les assureurs ne jouent pas la carte de la responsabilité.

S’il y’a une part de vérité dans cette réalité, ce serait une erreur de généraliser de telles pratiques qui datent avant l’avènement des insurtech.

Leur arrivée a-t-elle le mérite de reconfigurer le marché ?

Si cela semble vrai pour quelques cas, il est moins évident que le marché ne sera pas réputé transparent du jour au lendemain. Un effort de longue haleine s’impose. L’étude de Lyanne participe indubitablement de cette autre pédagogie.

Emmanuel Mayega
A propos de l'auteur

Directeur de la rédaction et de la publication du magazine Assurance & Banque 2.0 et de ce site, Emmanuel a une connaissance accrue de l’intégration des technologies dans l’assurance, la banque et la santé. Ancien rédacteur en chef de ce magazine, il a pendant plus d'une décennie été rédacteur en chef adjoint d’Assurance & Informatique Magazine. ll est un observateur affûté du secteur. Critique, il se définit comme esprit indépendant et provocateur, s’il le faut.

Site web : http://www.assurbanque20.fr

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