Meilleurplacement.com rappelle que, si la constitution d’une épargne financière par les Français – notamment pour la retraite – est une bonne chose, le dispositif actuel de distribution de l’épargne  salariale n’est pas satisfaisant et est porteur de risques.

L’épargne salariale est un produit très répandu en France, puisque 10 millions de Français possèdent un des produits d’épargne salariale – PEE ou PERCO – existant, pour des encours de plus de 130 milliards d’euros. Le tout intégralement investi dans des instruments financiers.

Un chiffre souvent ignoré, pas si loin de l’assurance vie où les montants totaux sont certes bien plus massifs (1 600 milliards d’euros au total), mais dont la seule partie financière – les unités de compte, composées essentiellement de fonds d’investissement – représentent 300 milliards d’euros².

« Surtout, les encours d’épargne salariale sont bien plus élevés que les encours de PEA, plan dédié à l’investissement financier » explique Maxime Chipoy, responsable de Meilleurplacement.com. « Seuls 4 millions de plans de PEA sont en circulation, pour moins de 90 milliards d’euros d’encours. »

Il est aujourd’hui impossible, de par une lourde réglementation, de souscrire une assurance vie ou un PEA sans que le vendeur n’ait à fournir au client des informations complètes, à lui poser un nombre important de questions et à lui faire un minimum de mises en garde. Mais cette précaution, conséquence de nombreuses crises et scandales passés, n’existe pas pour l’épargne salariale.

« Dans l’immense majorité des cas, ni l’employeur (département des ressources humaines), ni les représentants du personnel ne sont formés pour fournir une information pertinente et personnalisée, indique Maxime Chipoy. « Quant aux teneurs de compte – les grands établissements financiers gérants l’épargne salariale – ils n’organisent que rarement des réunions d’explications des fonds qu’ils proposent. Comment s’étonner alors, comme l’indique le sondage des partenaires de la Semaine de l’épargne salariale, que seuls 54% des détenteurs s’estiment capables de choisir les placements au sein de leur épargne salariale ? »

Dès lors, pour gérer ses 11 800€d’encours moyens actuels et pour décider quoi faire de ses 2 400€ de versements annuels – des sommes considérables qui devraient faire l’objet d’une attention particulière – le salarié français est la plupart du temps seul. Ou influencé, ce qui peut être pire, par son collègue de bureau !

Or, si l’épargne salariale est appréciée (comme tout bonus…) par les salariés, elle n’est pas moins complexe que l’épargne financière habituelle. Aux questions classiques de cette dernière – connaissance, expérience, risque accepté, etc – s’ajoutent les questions relatives à l’avenir du client dans la société qui l’emploie. Est-il malin de placer dans un fond d’actionnariat salarié, ou même dans un fond diversifié si on ne pense rester qu’un an dans l’entreprise…et alors que la Bourse est haute ?

« Ce type d’interrogation est encore plus crucial quand on parle du PERCO, où les montants placés sont bloqués jusqu’à l’âge de départ à la retraite du salarié…soit potentiellement durant 43 ans ! Il est problématique qu’on laisse un épargnant s’engager ainsi sans accompagnement sérieux », conclut Maxime Chipoy.

Emmanuel Mayega
A propos de l'auteur

Directeur de la rédaction et de la publication du magazine Assurance & Banque 2.0 et de ce site, Emmanuel a une connaissance accrue de l’intégration des technologies dans l’assurance, la banque et la santé. Ancien rédacteur en chef de ce magazine, il a pendant plus d'une décennie été rédacteur en chef adjoint d’Assurance & Informatique Magazine. ll est un observateur affûté du secteur. Critique, il se définit comme esprit indépendant et provocateur, s’il le faut.

Site web : http://www.assurbanque20.fr

Twitter LinkedIn Google+

Newsletter

Vous n'avez pas le temps suivre l'actualité ? Découvrez nos newsletters gratuites, quotidiennes ou hebdomadaires.

Inscription Newsletter


Le Mensuel

Chaque mois, un regard éclairé et sans concession sur l'actualité de l'Assurance, de la Banque et des Services Financiers.

Découvrir le magazine