La réglementation sur les enfants est assez stricte : c’est le cas pour leur exploitation au travail, celle de leurs images et même de leurs données. Sur ce dernier point, le législateur européen est très clair et très strict, notamment en termes de respect de la vie privée. A l’heure du digital, l’exposition de nos enfants semble plus que jamais consommée. Et pour cause, acteurs devenus incontournables du jeu numérique, cette jeune population est prompte à laisser son empreinte digitale, ici ou ailleurs, sans crier gare ! Une insouciance qui peut rapporter gros, dans cette société dite data drivent. Malgré la prégnance de la réglementation RGPD, il semblerait, selon Julhiet Sterwen, que les proches publient en moyenne 70 000 post le jour des 18 ans d’un enfant. A méditer !
Le mal a tellement rongé la Commission Britannique de l’Enfance que celle-ci a décidé de prendre le taureau par les cornes. Et pour cause, cette exploitation abusive de la donnée du jeune consommateur recentre l’attention du débat sur le respect de la vie privée, l’éthique et la sécurité pour nos concitoyens dont les données des plus jeunes sont à la merci de tout premier venu sur le Web. Certes les Britanniques réagissent mais sans aucun doute, le mal ronge toute la vieille Europe et au-delà. Au moment où le web devient le nouvel espace de commerce du monde entier, elle a tout intérêt à contrôler les pratiques abusives des entreprises qui vont jusqu’à exploiter les données des enfants.
Que ce soit pour les banques, qui n’hésitent pas, au même titre que les assureurs, d’exploiter notamment la date anniversaire des enfants de leur clients, quitte à tomber dans l’illégalité, le gendarme de la donnée reste vigilant. Pourtant, si la CNIL semble veiller au grain, il serait temps d’en appeler au civisme des entreprises. Car au-delà de la sanction pécuniaire, le volet symbolique pourrait facilement prendre le dessus. La e-réputation des contrevenants, mis à l’index, pourrait tout aussi coûter plus chère. Reste la solution d’une exploitation légitime et encadré des données, qui respecte les gardes fous du régulateur. Pour une société Data Driven respectueuse des plus fragiles. Et l’enfant en fait partie.