Transformation numérique, adoption du digital, les mots sont sur toutes les bouches. Petits comme grands n’échappent pas à cette règle totalitaire qui ravage tous secteurs d’activités. A son époque, le communisme ne faisait pas mieux. Cette idéologie de la transformation porte le marché et le galvanise. Comment se distinguer sur ce terrain où les premiers à avoir abordé cette exigence semblent déjà tirer leurs marrons du feu ?

Corollaires : une meilleure connaissance du client, des processus aguerris, et une optimisation de leurs charges. Une prime du premier venu qui sonne comme un encouragement à toujours vite basculer dans la transformation. Comme à l’accoutumée, les banques ont été les premières à dégainer, laissant derrière eux les assureurs, tétanisés par leurs réseaux traditionnels qui voyaient en quelques-unes des technologies (le Net, par exemple), un concurrent potentiel. Cela dit, ils ont compris que se poser des questions existentielles ne faisait pas avancer le débat mais les exposait plutôt à la merci de Gafa dont rien que l’ombre affole sur le     marché. Du côté des banques, l’on est certes parti les premiers, mais rien ne pourrait dire qu’elles sont parties à point : certaines fonctions, y compris régaliennes semble leur échapper : le paiement, la monnaie avec l’entrée dans le bal, de la crypto-monnaie ! En fait, grâce au digital, plus rien n’est comme avant, de nouveaux entrants investissent le marché, bousculant l’ordre établi. L’AMF a beau avoir le toupet de dénoncer la volatilité du bitcoin, le volume des ICO ne cesse de de flamber : la caravane poursuit son chemin digital, en dépit de toute mise en garde ! Serait-il trop tard pour freiner des quatre fers ? En tout cas, la machine est lancée et tirée par le mimétisme, sorte d’émulation qui fait des écorchés vifs du digital.

A ce jeu-là, les banques ont fini par adopter le rythme des assureurs et se marquent au plus près. Le premier qui sort du bois n’est pourtant pas mort. Au pire, il engrange la prime au premier venu : celle d’une entreprise estampillée moderne. Cela suffit-il pour accélérer », sans jeu de mots ?

L’année 2019 est semble-t-il celle de se transformer ou mourir, rien que cela ! On a entendu cette rengaine quand il s’agissait des Big data ! Pourtant la fièvre en la matière est tombée, et l’entreprise qui n’a pas cédé à l’idéologie de la transformation n’a pas fini au Goulag et n’a donc même pas goûté au pain noir !

Est-ce pour cela qu’il faille faire l’économie du digital ? Sûrement pas car hors d’elle, plus de salut et voilà que l’image de la ringardise toque à la porte : une image (e-réputation) plus difficile à porter que l’investissement dans le digital. A chacun de choisir, en fonction de sa stratégie. D’elle dépendra où placer le curseur.

Emmanuel Mayega
A propos de l'auteur

Directeur de la rédaction et de la publication du magazine Assurance & Banque 2.0 et de ce site, Emmanuel a une connaissance accrue de l’intégration des technologies dans l’assurance, la banque et la santé. Ancien rédacteur en chef de ce magazine, il a pendant plus d'une décennie été rédacteur en chef adjoint d’Assurance & Informatique Magazine. ll est un observateur affûté du secteur. Critique, il se définit comme esprit indépendant et provocateur, s’il le faut.

Site web : http://www.assurbanque20.fr

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