Standard & Poor’s (S & P) a dégradé d’un cran la note de l’institution de prévoyance du groupe de protection sociale AG2R. L’agence invoque une dérive de la sinistralité et l’impact de la réforme des retraites, qui pèsent sur la rentabilité technique de l’institution.
L’agence de notation américaine a abaissé de « A- » à « BBB+ » la note attribuée à l’institution de prévoyance AG2R et à sa filiale PRIMA. La note est assortie d’une perspective « stable ». Pour Standard & Poor’s, l’augmentation de la fréquence des sinistres en santé et prévoyance, ainsi que la hausse des coûts, engendrée par la réforme des retraites, contrarient la capacité d’AG2R Prévoyance à améliorer ses performances en termes de résultats techniques. Ces pressions devraient même se poursuivre au cours des deux prochaines années.
Selon les prévisions de l’agence de ratings, l’activité non vie d’AG2R (santé, accidents, incapacité/invalidité et décès) devrait continuer d’être pénalisée par un ratio combiné de l’ordre de 112 à 115 % en 2012, avant une amélioration toute marginale à 112 % en 2013. En assurance décès, ce ratio devrait s’établir à moins de 70 % sur la période. Pour l’agence, ces niveaux élevés devraient se traduire par des résultats opérationnels plutôt faibles, compris entre 25 et 40 M d’euros.
Outre ces pressions sur les performances techniques, l’agence de notation évoque également un risque croissant de crédit pour justifier la dégradation de la note. A ses yeux, la hausse de ce risque a érodé la qualité du portefeuille de placements de l’institution. Certes, la part des actions dans l’ensemble des actifs est inférieure à la moyenne sur le marché français, mais elle contribue à accroître la volatilité des revenus. En outre, la perspective d’un résultat modéré limite la flexibilité financière d’AG2R Prévoyance.
La dégradation de la note est, cependant, assortie d’une perspective « stable ». Ce qui, aux yeux de Standard & Poor’s, reflète une forte position concurrentielle qui devrait permettre à AG2R d’améliorer progressivement ses performances techniques. En outre, l’institution bénéficie d’une bonne adéquation des fonds propres pour soutenir son profil financier global.
Mohamed Fadili ©CAPA Conseil
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