Qui a dit que la crise économique était derrière nous ? Probablement les mêmes faiseurs de la pensée unique ayant proclamé l’avènement de l’ère postindustrielle. Tout comme la période industrielle n’a pas été liquidée, la folie des Subprimes ne s’est pas évanouie. Évidence. Elle poursuit son petit bonhomme de chemin, sous une autre forme et surtout, à travers des conséquences variées. Vous qui, comme moi, en avez marre du charivari financier rampant qu’elle cause, essayez les valeurs sûres, fondamentales. A la place des actifs toxiques, préférez un investissement sur du bétail. La vache!

Marre d’angoisser pour des actifs financiers qui n’en finissent pas de faire du yoyo ? Osez l’alternative vachère. Vous pouvez constituer une épargne pour vos chères petites têtes. Sans risque de mettre à mal le patrimoine familial. Paraît que la solution n’est pas nouvelle. Même qu’elle existe en France. Depuis 1978. Et consiste à investir sur du cheptel. Une initiative fructueuse à plus d’un titre. Par ces temps de développement durable, vous poserez un acte écologique fort. Tout en faisant l’économie de voir votre initiative taxée de Greenwashsing ; en tant qu’investisseur, vous avez l’opportunité de fructifier vos économies loin de la finance toxique. Quand on sait que même les États ne sont plus crédibles du fait de leurs dettes pompeusement qualifiées de souveraines, le risque, pardon, la garantie est tentante. D’autant plus qu’elle contribue au développement des exploitations des éleveurs. Fallait y penser. En somme, gestionnaire de fortunes, en optant pour un investissement de cette nature, vous êtes original, éco-responsable. Solvable à l’arrivée. Qui dirait mieux en ces heures de demande d’emprunts de tous genres à la BCE ? Et, par dessus tout, vous êtes sûr de retrouver au moins votre mise. Sauf si la vache devient également toxique. Ne rigolez pas. Ce n’est pas exclu. Nous avons connu des périodes de vache folle. Souvenez-vous, en faisant trembler les bêtes, cette pathologie a failli faire vaciller l’économie pastorale. Pour autant, la planète n’a pas suffoqué. Témoin personne n’a alors entendu parler de risque systémique à l’échelle mondiale. Quelques décisions radicales ont bien été prises. Dans la douleur souvent. Après quelque hésitation la sentence tombait. Tout cheptel toxique était abattu. Comme vous avez de la suite dans les idées, je vous laisse imaginer la déclinaison d’une telle stratégie dans la haute finance qui nous fait tutoyer la cale du marasme financier depuis déjà plusieurs années. Sans répit. Irez-vous demander son abattage systématique en vue d’éviter toute propagation des actifs toxiques ? Hérésie.

Revenons plutôt à nos… vaches, les moutons n’étant apparemment pas porteurs de réussite financière. J’ai oublié de vous dire que les bêtes concernées bénéficient d’une assurance décès, épidémies, maladies et accidents. Obligatoire, elle garantit à l’exploitant de remplacer sa vache mourante par une autre, en bonne santé. Une garantie que n’offre pas la grande finance.

Vous le voyez, revenir aux valeurs fondamentales ne tient qu’à vous, par ces moments de doute. Le Livret A ne rapporte plus. Vous subodorez depuis un moment le sort réservé à l’assurance vie. Ne traînez plus. Changez de stratégie comme le font les professionnels de la finance. Même Morningstar le confirme : le regain d’aversion au risque en ce mois de juin pousse les investisseurs à se tourner vers les actifs les plus sûrs. Alors, pourquoi ne pas craquer pour un veau ? Facile, sauf si vous êtes en Inde. Sacrée vache.

Emmanuel Mayega
Rédacteur en chef

Amae Martin
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