Robert Walters réalise un livre blanc sur le thème du « Recrutement et intégration des talents : quelle place pour l’innovation ? »

L’occasion de s’interroger sur les innovations technologiques qui transformeront les métiers des ressources humaines. Face à à la montée en puissance des technologies qui optimisent les RH, Robert Walters a interrogé à la fois les candidats sur leurs attentes, les recruteurs sur leurs pratiques, et l’ensemble de l’écosystème des « Tech RH » sur les solutions disponibles et attendues.
Le résultat est sans appel : les solutions innovantes permettant de remettre l’humain au cœur du processus RH sont de plus en plus matures, les candidats sont prêts, mais les entreprises restent frileuses. L’année 2019 sera-t-elle celle de la transition technologique du secteur du recrutement ?

Réseaux sociaux et Data au service du sourcing de talents

Candidats et recruteurs se retrouvent sur les réseaux sociaux : 81% des candidats les utilisent pour leur recherche d’emploi et 87% des entreprises y postent leurs offres.
De plus, nombreux sont les nouveaux acteurs qui donnent accès à de l’information en toute transparence, à l’image des sites de notation d’entreprise. Ceux-ci sont utilisés par 1/3 des candidats qui cherchent des informations sur les entreprises via les notes et commentaires des anciens employés. Pourtant, seules 17% des entreprises investissent ces plate-formes.
Les sites de « matching » ont également le vent en poupe côté candidats : 44% d’entre eux déclarent utiliser ces réseaux, qui font coïncider leurs compétences avec celles requises des postes recherchés. Sorte de « recherche inversée », ils profitent pour le moment à certaines catégories de fonctions – IT et Digital (51%), Production industrielle et Qualité (48%) et les fonctions Commerciales, Marketing et Communication (46%).
Les entreprises sont moins unanimes : seules 20% d’entre elles utilisent des solutions de matching. Parmi les raisons de ce manque d’intérêt, le manque de fiabilité perçu par 1 recruteur sur 5.

L’intelligence artificielle et les « bots » au secours

40% des recruteurs et des candidats estiment que les algorithmes représentent une solution leur permettant de gagner du temps et/ou de l’argent. Les futurs collaborateurs n’en demeurent pas moins alertes : ils ont 62% à estimer que l’usage de l’IA dans le recrutement présente un risque de déshumanisation ou de manque de personnalisation.
Pourtant, seuls 14% des recruteurs déclarent utiliser des outils de sourcing faisant appel à l’Intelligence Artificielle, même si 39% souhaiteraient pouvoir le faire. Les technologies de robotisation émergent également, dans une logique de gain de temps et de fluidité des démarches. Des « chatbots » peuvent ainsi prendre le relai des recruteurs pour répondre aux questions les plus fréquentes, ou pour aider à l’analyse des CV s’ils sont nombreux.

« Souvent méconnues, les technologies innovantes au service du recrutement peuvent encore effrayer les candidats : 62% d’entre eux pensent qu’elles présentent un risque de déshumanisation dans le recrutement. Pourtant, elles sont une formidable chance pour replacer l’humain au cœur du processus. En épargnant du temps à faible valeur ajoutée aux recruteurs, elles leur permettent de consacrer plus de temps au contact humain, seul capable de convaincre, de créer une relation de confiance et de comprendre les motivations profondes », explique Coralie Rachet, Directrice France de Robert Walters.

Quand vidéo et réalité virtuelle s’invitent pour optimiser le processus de recrutement

L’entretien vidéo à distance est de plus en plus répandu : 71% des candidats et 58% des recruteurs l’ont déjà expérimenté. Pour « compléter » cet outil, apprécié par 80% des candidats l’ayant testé, la « vidéo différée » a fait son apparition. Elle permet de poster sa candidature sous format vidéo, pour être ensuite visionnée par le recruteur plus tard. Si cette solution présente un gain de temps considérable pour les entreprises, 76% des candidats l’ayant utilisée déclarent ne pas avoir apprécié l’expérience.
« Le secteur du recrutement doit tester ces solutions et développer celles qui permettent d’optimiser les processus de recrutement», analyse Coralie Rachet.
Certaines entreprises ont également intégré la Simulation Réaliste de Poste (SRP) dans leurs processus. Cet outil, qui s’appuie sur de la Réalité Virtuelle (RV), permet au candidat de se projeter plus concrètement dans le poste proposé, et à l’entreprise d’analyser les réactions en situations « quasi réelles » des candidats.

72% des candidats ayant été confrontés à la SRP ont apprécié l’expérience ; et un tiers de ceux n’ayant jamais testé cette solution aimerait pouvoir le faire. Le chiffre passe à 40% chez les moins de 30 ans. Cette donnée est à mettre en opposition avec le nombre d’entreprises proposant la RV : seuls 4% des recruteurs y font appel.

Vers le recruteur augmenté ?

« Certains secteurs se prêtent mieux au test de technologies d’aide au recrutement, car ciblant des populations plus ouvertes à l’innovation – plus jeunes ou plus en maîtrise des technologies. Ils doivent continuer à montrer la voie pour développer ces outils, et en démontrer leur valeur ajoutée. Une valeur ajoutée qui doit rester très claire : les innovations sont des outils d’aide à la décision, et non des substituts des recruteurs. » souligne Coralie Rachet.
« Le recrutement a également tout intérêt à suivre l’évolution des technologies : n’oublions pas que cette étape est le premier contact qu’une entreprise a avec son collaborateur. Si cette première étape n’offre pas une bonne expérience aux candidats, c’est le potentiel concurrentiel de l’entreprise qui en sera impacté. Avec la chasse aux talents que se livrent certains secteurs, c’est une notion à intégrer absolument ».

Emmanuel Mayega
A propos de l'auteur

Directeur de la rédaction et de la publication du magazine Assurance & Banque 2.0 et de ce site, Emmanuel a une connaissance accrue de l’intégration des technologies dans l’assurance, la banque et la santé. Ancien rédacteur en chef de ce magazine, il a pendant plus d'une décennie été rédacteur en chef adjoint d’Assurance & Informatique Magazine. ll est un observateur affûté du secteur. Critique, il se définit comme esprit indépendant et provocateur, s’il le faut.

Site web : http://www.assurbanque20.fr

Twitter LinkedIn Google+

Newsletter

Vous n'avez pas le temps suivre l'actualité ? Découvrez nos newsletters gratuites, quotidiennes ou hebdomadaires.

Inscription Newsletter


Le Mensuel

Chaque mois, un regard éclairé et sans concession sur l'actualité de l'Assurance, de la Banque et des Services Financiers.

Découvrir le magazine