Le Brexit a au moins une vertu : celle d’offrir à la France et surtout à l’Europlace l’occasion tant rêvée d’arracher à la Perfide Albion la première place financière européenne. Au-delà de cet aspect symbolique, qui se matérialise actuellement par la volonté des capitales européennes à recevoir les sièges londoniens des entreprises échaudées par l’entrée en vigueur du Brexit, l’Europlace qui joue cette carte de l’attractivité parisienne, a activé la fibre verte : à travers les Eurobonds qu’elle promeut, elle entend également peser et favoriser le changement climatique.
Puis encourager l’investissement dans les obligations à fort impact environnemental et social. Les Green bonds ont ainsi vu le jour. Une nouveauté qui attire des investisseurs institutionnels : BNP Paribas, Crédit Agricole, AXA, EDF sont parmi les sociétés qui émettent des Green Bonds et certains aujourd’hui, adoptent ces fonds qui excluent un investissement dans le tabac, l’armement, le nucléaire, les énergies fossiles, la pornographie, les jeux d’argent, rien que ça ! Réputés moins attractifs à leur lancement, ces fonds glanent aujourd’hui un montant considérable d’euros. 32 milliards d’encours enregistrés en 2016 montrent clairement que le développement durable ne relève plus de l’utopie mais d’une société où consommer propre entre peu à peu dans nos mœurs.
Témoin le groupe Allianz prévoit d’arrêter l’assurance des centrales de charbon ! la compagnie entend progressivement éliminer tout investissement pour compte propre dans des entreprises du secteur du charbon ainsi que ses polices d’assurance couvrant les risques associés à cette matière. Par ailleurs, le groupe va réduire l’empreinte carbone de ses opérations d’ici à 2040, notamment en augmentant la part des énergies renouvelables dans l’électricité qu’elle consomme.
Bien sûr que COP 21, qui s’est tenu à Paris, a boosté cette tendance qui devient, nolens volens, une lame de fond pour laquelle la France est deuxième mondial en termes d’émission de Green bonds. De là à imaginer cet investissement aussi populaire que James Bond au service secret de sa Majesté, il est un pas que seul mr Hulot Nicolas, franchirait allègrement. Quoique ! à bien y regarder, cette lame de fond mobilise même la sphère micro-économique et des acteurs comme Capa Invest. Laurent Berro, Lead consultant, pas encore au service secret de sa Majesté, planche déjà sur l’évolution des ces Bonds d’un genre nouveau. Il a mis au point un graphe illustrant l’évolution des green bonds et estime que ces valeurs « encouragent l’adoption de l’économie durable ».
Pouvons-nous rêver une seconde d’un monde durable ? sans aller jusque-là, il permettra aux humains de ne pas gagner de l’argent en dormant comme dirait quelque décideur. Mais déjà, il nous permet de damer le pion à Albion, et ça, malgré la soi-disant Entente Cordiale, c’est déjà mieux que gagner le Tournoi des Six Nations face à l’Angleterre.
