S’il vous venait à l’idée de vérifier si votre serviteur est réel ou virtuel, je comprendrais fort bien. Tant l’autre prend de plus en plus le pas sur l’un, sans crier gare. Les dangers de confusion n’ont jamais été aussi grands ! Frissons garantis.

A l’instar de l’intelligence artificielle, le virtuel a eu ses premières heures de gloire puis s’est égaré dans les méandres de l’opérationnel. Certes, certains domaines l’ont toujours mis à contribution pour simuler des cas souvent complexes en vue d’expliquer, comprendre, puis décider ; mais l’engouement des premières heures, l’enthousiasme et l’ardeur du début, avaient disparu des écrans plutôt réels, à l’instar des Pokémon qui avaient mis le feu aux cours de récréations pour ensuite s’éteindre, tels des projectiles de moins en moins flamboyants.

Mais voilà que l’effet cyclique des modes et l’opportunisme ont réveillé Pokémon. Et avec ce jeu d’enfants, le monde, presque entier, est plongé dans l’univers de la réalité augmenté. Car derrière sa nouvelle version… augmentée et baptisée Pokémon GO, les parents jouent à ne plus rien comprendre et s’excitent comme leurs enfants naguère, à la recherche de quelque créature virtuelle qui leur conférera des « médailles non moins virtuelles », dans un monde réel. Hier la chasse aux trésors faisait de ses adaptes d’heureux gagnants d’un butin concret et palpable. Aujourd’hui, les récipiendaires de Pokémon Go gagnent le risque de se faire écraser, de bousculer tout sur leur passage, de s’essouffler à la rechercher de je ne sais quelle créature imaginaire. Virtuelle si vous voulez. Car c’est bien de ce qu’il s’agit.

Du coup, voilà le virtuel plus que jamais au cœur de notre rentrée. L’an dernier, le digital dans sa forme la plus noble s’invitait dans les projets de l’entreprise. Cette année, sa déclinaison, y compris dans sa forme parfois la plus ridicule, nous heurte, nous bouscule. Une bousculade qui nous réveille. Heureusement. Car la transposition de ce volet virtuel dans le digital peut prendre corps plus largement, sachant que l’on parlait déjà, avant même ces prétendus fameux Pokémon Go, de la banque augmentée par exemple. Vous ne voyez pas le lien ? Derrière ce nouveau phénomène, se confine effectivement le virtuel, que capitalise ce nouveau modèle de banque de demain en gestation.

A quand l’assurance augmentée ? 2016 sera-t-elle l’année d’un tel nouveau paradigme qui emprunte au réel et au virtuel ? Les technologies temps réel sont déjà là. La 5G élargit le champ des possibles et peut pousser à assurer les hommes réels plongés dans le monde du virtuel. Mais croyez-moi, le marché n’en a pas besoin tant les risques auxquels les « Pokéman GO » sont exposés peuvent être couverts par les garanties des accidents de la vie (GAV). Sauf si certaines directions techniques d’assurance pensaient à y introduire quelque exception du genre « ne couvre pas le client courant après telle ou telle créature virtuelle ».

Si les assurances doivent encore probablement plancher sur les risques liés au binôme/tandem virtuel et réalité si augmentée soit-elle, la cyber-insécurité devrait accueillir bientôt un nouveau virus entre virtuel et réalité : FSociety Ransomware. Selon Avira, qui a isolé ce … malware, il s’inspire de la série Mr Robot mais reste pour l’heure inoffensif. Jusqu’à quand ? Son éveil, pourrait faire mouche, comme beaucoup d’applications combinant réel et virtuel.

Bonne rentrée augmentée

Emmanuel Mayega
A propos de l'auteur

Directeur de la rédaction et de la publication du magazine Assurance & Banque 2.0 et de ce site, Emmanuel a une connaissance accrue de l’intégration des technologies dans l’assurance, la banque et la santé. Ancien rédacteur en chef de ce magazine, il a pendant plus d'une décennie été rédacteur en chef adjoint d’Assurance & Informatique Magazine. ll est un observateur affûté du secteur. Critique, il se définit comme esprit indépendant et provocateur, s’il le faut.

Site web : http://www.assurbanque20.fr

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