GDPR : quatre lettres qui devraient valoir bientôt de l’or sur le marché de l’informatique ? La question mérite d’être posée, dans la foulée de l’adoption du nouveau règlement général européen sur la protection des données (GDPR). Il sent comme un parfum d’adoption de l’Euro et de l’an 2000. Nostalgie ?

Ces deux derniers chantiers ont été de véritables aubaines pour le marché technologique qui a d’ailleurs su en profiter. Toutes les sociétés de services qui étaient positionnées sur ces domaines ont su profiter de ses retombées : croissance à deux chiffres au moins, clients sur des marchés que l’on n’aurait jamais pu pénétrer un jour. L’un prenant le relais de l’autre, ces deux programmes ont porté à bout de chaînes à deux digit les marchés européens, avec, en toile de fond, la capacité à gérer l’euro. C’était, nous l’avait-t-on dit, pour faire passer la pilule, pardon, la facture, une opportunité pour toiletter les bases de données et retro-documenter les applications. Marketing ? Nooon ! Juste un petit peu. Car les cartographies on bel et bien mis à nu les chaînes codant les dates sur deux chiffres et présentant les valeurs monétaires en franc dans l’Hexagone. Donc une partie de la promesse a bien été tenue. Mais comment expliquer que les bases n’ont pas fait l’objet d’un toilettage en profondeur ?

Car voilà que l’on propose de redescendre une fois de plus dans la cale des systèmes d’information des entreprises pour, cette fois-ci, reconsidérer les données en mettant en exergue leur dimension personnelle. En avez-vous de ce type dans vos chaînes ? Alors vous devez, coûte que coûte, passer à la moulinette de fournisseurs en puissance qui vont vous proposer progressivement leurs offres de services outillés. Sinon, gare au gendarme.

Ainsi est en train de naître un nouveau marché plein de promesses. Par ces temps de marasme économique, qui s’en plaindrait ? D’autant que les abus en matière de gestion de la donnée personnelle sont là, rétifs. Un seul exemple, un passage sur un comparateur pour comparer des tarifs et hop ! vous devez décliner votre identité. Viendrait-il à l’idée d’un tenant de magasin de vous demander de montrer patte blanche avant de franchir sa boutique ? Tout le monde crierait au scandale. Alors pourquoi de tels abus ?  La faute aux acheteurs de données privées, qui les exploitent à des fins de marketing.

Pour autant, les propositions formulées par les prestataires de services de ce marché naissant de « l’assainissement des SI en matière de données personnelles » sont quand même émaillées d’atouts : elles permettent d’optimiser les technologies de stockage et de tirer de précieux enseignements des données hébergées. C’est, en tout cas, les arguments de vente qui nous sont servis. Banques et assurances, un conseil, si vous deviez ouvrir une nouvelle fois vos bases à ces acteurs, exigez une épuration du plus grand nombre de vos problèmes. Le cas échéant, vous devriez recommencer bientôt, votre outil informatique étant évolutif et donc générateur de nouveaux défis.

Emmanuel Mayega
A propos de l'auteur

Directeur de la rédaction et de la publication du magazine Assurance & Banque 2.0 et de ce site, Emmanuel a une connaissance accrue de l’intégration des technologies dans l’assurance, la banque et la santé. Ancien rédacteur en chef de ce magazine, il a pendant plus d'une décennie été rédacteur en chef adjoint d’Assurance & Informatique Magazine. ll est un observateur affûté du secteur. Critique, il se définit comme esprit indépendant et provocateur, s’il le faut.

Site web : http://www.assurbanque20.fr

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