Cet acteur vient de publier les résultats de son étude « Human Factor » qui révèle que les cybercriminels ont changé de tactique en vue de tromper la vigilance de leurs victimes sur les messageries, les réseaux sociaux et les applications mobiles plutôt que d’investir dans l’exploitation de failles techniques.

A travers ce changement de tactique, les cybercriminels capitalisent avant tout sur le maillon faible de la chaîne de sécurité, l’humain. Ainsi, selon cette étude, l’an dernier, les cybercriminels ont nettement changé de stratégie pour leurrer leurs victimes et les amener à devenir leurs complices involontaires pour le vol d’informations et le racket. Comme le souligne Kevin Epstein, vice-président Threat Operations de Proofpoint, « en 2015, les cybercriminels ont évolué de l’exploitation des vulnérabilités techniques vers celle des faiblesses humaines. La curiosité naturelle de l’être humain et sa crédulité sont désormais ciblées dans des proportions sans précédent. La plupart des cybercriminels abandonnent les exploits techniques coûteux et complexes au profit de campagnes simples et de grande ampleur faisant appel à des tactiques de social engineering. Les victimes sont utilisées à leur insu pour infecter leur propre machine avec du malware, divulguer leurs identifiants et transférer frauduleusement des fonds au profit des cybercriminels. »

Plus généralement, la société met en exergue différents points de la nouvelle stratégie des cybercriminels. « Ils infectent les ordinateurs en amenant leurs utilisateurs à le faire eux-mêmes plutôt qu’en passant par l’exploitation automatisée de vulnérabilités. Plus de 99 % des documents utilisés comme pièces jointes dans des campagnes d’emails malveillants comptent sur une interaction avec le destinataire. Cependant, les campagnes de ransomware (logiciels de racket) ont encore été très répandues en 2015 et vont le rester en 2016. Autre constat, les chevaux de Troie bancaires sont les charges virales les plus courantes dans les campagnes d’e-mails malveillants. Le volume de messages Dridex a ainsi été près de dix fois supérieur à lui du deuxième malware le plus fréquent. Les documents joints font eux-mêmes un large usage de macros malveillantes et emploient des tactiques de social engineering pour amener l’utilisateur à exécuter du code malveillant. »

Par ailleurs, selon Proofpoint, « les cybercriminels servent des e-mails de phishing en début de journée et du spam sur les réseaux sociaux à l’heure du déjeuner. Le timing des attaques est soigneusement calculé en vue d’un maximum de résultats. Par exemple, la tranche 9h-10h le mardi matin est la plus prisée des campagnes de phishing, tandis que le spam sur les réseaux sociaux culmine l’après-midi. » L’on constate également que « les escroqueries par phishing sont dix fois plus courantes que les malwares sur les réseaux sociaux. Le nombre de comptes frauduleux se faisant passer pour ceux de marques réputées sur les réseaux sociaux est monté en flèche l’an passé. 40 % des comptes Facebook et 20 % sur Twitter, se présentant comme ceux d’une marque du classement Global 100, sont le fait d’imposteurs. »

Autre enseignement, « 40 % des entreprises sont victimes d’applications mobiles dangereuses provenant de places de marché non officielles. Les utilisateurs de boutiques d’applications douteuses ont quatre fois plus de risques de télécharger une application malveillante, destinée au vol d’informations personnelles, de mots de passe et de données. Sur ce thème des App mobiles, selon l’éditeur, « les utilisateurs ont téléchargé volontairement plus de deux milliards d’applications mobiles qui dérobent des données personnelles. Proofpoint a découvert plus de 12 000 applications mobiles malveillantes sur des boutiques (App stores) Android autorisées. Bon nombre ont la capacité de voler des informations, de créer des portes dérobées (backdoors) et de commettre d’autres actions malfaisantes. »

Emmanuel Mayega
A propos de l'auteur

Directeur de la rédaction et de la publication du magazine Assurance & Banque 2.0 et de ce site, Emmanuel a une connaissance accrue de l’intégration des technologies dans l’assurance, la banque et la santé. Ancien rédacteur en chef de ce magazine, il a pendant plus d'une décennie été rédacteur en chef adjoint d’Assurance & Informatique Magazine. ll est un observateur affûté du secteur. Critique, il se définit comme esprit indépendant et provocateur, s’il le faut.

Site web : http://www.assurbanque20.fr

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