Économie, quand tu nous tiens ! Que l’on se le dise, Manuel Valls veut à tout prix mettre en œuvre le pacte de responsabilité qui va permettre d’alléger nos dettes. La protection sociale devrait payer un lourd tribut à cet allégement. A commencer par la Sécu dont le trou béant est de notoriété publique. Y arrivera-t-il ? Des larmes en perspectives pour beaucoup.

Le Premier ministre, Manuel Vals a annoncé la couleur. Aux grands maux les grands remèdes. Face au déficit abyssal de notre économie, le nouveau gouvernement s’apprête à frapper fort. On savait l’assurance pourvoyeuse de moyens pour alimenter les caisses de l’Etat, sous forme de taxes, notamment (Tsca, etc.). Cette fois-ci, toutes les familles de la protection sociale son mises à contribution. Le désengagement des pouvoirs publics au fil de l’eau n’aura pas suffi. La Sécu va ainsi consentir un effort de réduction de dépenses de 21 milliards d’euros sur les 50 du Pacte. Dans cette enveloppe, l’écot de l’Assurance maladie est loin d’être négligeable. Et compte pratiquement pour moitié : 10 Milliards d’euros. Où tailler le différentiel, à savoir les autres 11 milliards d’euros ? Difficile équation pour le nouveau locataire de l’Elysée. Tout le monde, ou presque, doit mettre la main à la poche. Témoin Manuels Valls n’hésite pas à solliciter les autres branches de la Sécu. Elles vont devoir se serrer la ceinture. Un corset qui a atteint le dernier cran, ou presque. Quels efforts auront-ils à consentir ? Les nouvelles, issues du dernier Conseil des ministres, éclairent notre lanterne. Et ces branches savent désormais ce qui va leur tomber dessus. Jugez-en plutôt. Si les plus modestes voient leurs minima sociaux épargnés (allocation chômage, minimum vieillesse, etc.), les retraites, déjà mal en point, seront touchées. Tout comme les prestations familiales. A l’arrivée, 2 milliards d’économies à grappiller et autant de larmes en perspectives pour les millions de retraités et les familles. N’exagérons rien, le manque à gagner sera quasi-insignifiant car les pensions seront tout simplement désindexées de l’inflation. Et perdront en gros 1 % de leur valeur. La responsabilité commande un tel sacrifice, qu’on se le dise.

Les organismes concernés ne l’entendent pas de cette oreille. Gérard Vilain, Président de la Fédération nationale Génération Mouvement rappelle que le pouvoir d’achat des retraités est en train de «  fondre face aux charges et à la pression fiscale qui augmentent. » La CFDT Retraités  a remis une couche : « Assez  de différés, de remises en cause, de tergiversations sur la prise en compte du vieillissement de la population ! ». Tout comme l’Union nationale des retraités et personnes âgées (UNRPA) atterrée” par la «baisse du pouvoir d’achat pour des millions de familles” alors que « des milliards sont consentis aux entreprises sans contrepartie, ni obligation de créations d’emplois”. D’autres encore n’hésitent pas à joindre à ces jérémiades, somme toute fondées, leurs craintes.

Par ces temps de rigueur inavouée, l’environnement social va donc être mis à contribution pour assainir nos finances. Cet effort dépasse le cadre de l’assurance maladie pour atteindre le monde hospitalier et celui du médicament. Est-ce la fin de notre modèle social tant envié par nos voisins ? Difficile à dire. Une évidence, toutefois, ce pays doit être réformé. Et chaque acteur économique, à commencer par les entreprises, doit mettre la main à la pâte. Les larmes et le sang, ce doit être pour tout le monde. La confiance accordée aux entrepreneurs  est un pari pour l’avenir, et un risque de voir les patrons ne pas jouer franchement le jeu pour des raisons politiciennes. Ils doivent donc donner de sérieux gages de contrepartie. A l’ancien locataire de la place Beauvau de les trouver. Tous responsables, comme le pacte éponyme, nous devons jouer le jeu. Un jeu qui passe par une souffrance salvatrice. L’Allemagne l’a connue ; d’autres pays vivent cette austérité qui sonne comme un mal nécessaire.

Emmanuel Mayega
Rédacteur en chef

Emmanuel Mayega
A propos de l'auteur

Directeur de la rédaction et de la publication du magazine Assurance & Banque 2.0 et de ce site, Emmanuel a une connaissance accrue de l’intégration des technologies dans l’assurance, la banque et la santé. Ancien rédacteur en chef de ce magazine, il a pendant plus d'une décennie été rédacteur en chef adjoint d’Assurance & Informatique Magazine. ll est un observateur affûté du secteur. Critique, il se définit comme esprit indépendant et provocateur, s’il le faut.

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