Il est enfin connu, le visage de celui qui va présider aux destinées de la France pour les cinq années à venir. Au moins. Parmi les dossiers chauds relevant du secteur de l’assurance, figurent la dépendance, l’épargne, la santé. Monsieur le Président, allez-vous rassurer les assureurs ?

Les assureurs sont inquiets. Euphémisme. Beaucoup parmi eux s’alarment même. Que va devenir l’épargne dans un contexte économique marqué par des crises en cascade sources de fragilisation ? Sur ce marché, par exemple, les porteurs de risques attendent des signaux forts du nouveau locataire de l’Elysée. Toute mesure en faveur d’une épargne longue sera la bienvenue, ne cesse de claironner la FFSA. Cela permettrait éventuellement de relancer un marché de l’assurance vie aux abois, ou presque. Mais seulement voilà, l’Etat qui a en tête la ferme volonté de relancer l’économie va-t-il actionner ce levier ? Il est plutôt tenté de jouer la carte de l’épargne à court terme. Témoin le doublement annoncé des plafonds de l’épargne défiscalisée. Résultat : dans un contexte économique incertain, les investisseurs auront tendance à privilégier de tels véhicules du fait de leur caractère liquide. Contre une assurance vie déjà mal en point. Le nouveau gouvernement devra trouver des formules rassurantes pour ne pas liquider ce qu’il reste de l’ex-placement préféré des Français. Surtout, la promptitude dans la prise de décision serait ici très appréciée.

Sur le front de l’assurance santé, la surchauffe est également visible. La Mutualité Française n’a pas arrêté de dénoncer les récentes mesures gouvernementales, et tout particulièrement, la mise en musique de la TSCA. François Hollande, qui « aime les gens », devra trouver des formules permettant de les pousser à ne plus renoncer aux soins pour des raisons économiques. En commençant par stopper, ne serait-ce que provisoirement, le désengagement de l’Etat de l’Assurance maladie. Sur les six dernières années, 8,2 Md€ de dépenses de santé auront été transférées du système obligatoire à l’assurance maladie complémentaire. A continuer sur ce train, il faudra s’attendre à une implosion du système. Car face à cette situation, les assureurs santé sont confrontés à une véritable quadrature du cercle maîtriser les dépenses, rationaliser les coûts et augmenter les fonds propres afin d’être compatibles avec Solvabilité 2 et limiter l’inflation tarifaire. Pas gagné.

Reste la dépendance. Nous ne reviendrons pas ici sur le désarroi des différents maillons de cette chaîne fragilisée à l’annonce de l’arrêt de la réforme initiée par le bientôt désormais ancien Président de la République. L’attente est ici tout aussi cuisante qu’ailleurs. Si les plus nantis ont les moyens d’une prise en charge confortable, il en va différemment des autres classes de la société.

Face à ces défis, François Hollande doit très vite trancher. Cela passe par une désignation rapide des ministres chargés d’appliquer ses mesures. A commencer par le Premier. Et rassurer une profession dans l’attentisme.

Emmanuel Mayega
Rédacteur en chef

 

Amae Martin
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