L’objectif national des dépenses d’assurance maladie (Ondam) a été fixé à 2,7 % pour 2013. Pour le respecter, il faut donc d’ores et déjà réaliser 2,2 Mds d’euros d’économies. La Caisse nationale d’Assurance maladie vient de livrer, dans un rapport, ses pistes d’économies. L’exercice est particulier par rapport aux années précédentes puisque le gouvernement a demandé de ne pas mettre les ménages à contribution.

Afin de préparer le budget de la Sécurité sociale 2013, la Cnam a livré son rapport sur les pistes d’économies envisagées pour l’Assurance maladie. Ne pouvant procéder à des déremboursements afin de respecter la volonté gouvernementale de ne pas mettre les ménages à contribution, le document comporte des propositions invitant à baisser les prix des génériques, à maîtriser les prescriptions des médecins, à des réformes structurelles pour la prise en charge de certains soins lourds, etc.

En s’attaquant aux prix des génériques, l’Assurance maladie pourrait réaliser un gain de 850 M d’euros. Chez nos voisins européens, ces médicaments affichent un coût moindre. En prenant exemple sur les prix pratiqués en Allemagne pour les génériques existant, l’économie serait de 400 M. Pour les futures versions, leur décote par rapport au produit princeps serait portée de 60 à 70 %. 550 M d’euros de gains seraient possibles en demandant aux médecins un nouvel effort de maîtrise quant à leurs prescriptions (médicaments, arrêts de travail, etc.). L’hôpital est mis à contribution à travers une réduction de ses ordonnances médicamenteuses (150 M d’euros d’économies), le développement de la chirurgie ambulatoire (50 M d’euros) et une logistique plus efficiente (210 M d’euros). La lutte contre la fraude rapporterait, quant à elle, 100 M d’euros.

Ces pistes sont plutôt un classique, ce qui l’est moins ce sont les mesures permettant de ramener la progression « naturelle » des dépenses « un peu au-dessus de 3 % ». Cette approche permettrait de réaliser des économies de l’ordre de 1,6 Mds d’euros d’ici à 2017. Sont plus particulièrement concernés ici les soins lourds (cancer colorectal, coloscopie, diabète, insuffisance cardiaque, etc.). Par exemple, en favorisant la prévention et le dépistage du diabète pour éviter les hospitalisations, 800 M d’euros d’économies pourraient être espérées d’ici 2017.

Le rapport évoque également l’accès aux soins pour les plus modestes mais sans en chiffrer les mesures. Il propose un renforcement de la couverture des soins dentaire et optique pour les bénéficiaires de la CMU-C.

Florence Pedroni ©CAPA Conseil

Crédit : FreeDigitalPhoto.net

 

Amae Martin
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