En général, l’argent épargné a toujours fait des petits. Chez nous comme ailleurs. Sinon à quoi bon se priver quand ces petits ne nous promettent plus des lendemains confortables ? Vous, épargnants modestes, qui avez la chance d’en mettre un peu de côté, votre confort risque de prendre un sacré coup. Car même votre dernière valeur refuge, en l’occurrence le Livret A (l’or jouant le même rôle pour les plus chanceux, allons-nous dire) compte progressivement pour du beurre. Car selon les observateurs avertis, son taux devrait être revu à la baisse.

La décence voudrait que nous commencions par évoquer les plus démunis, ceux-là même qui n’arrivent pas à joindre les deux bouts avec un Smic stagnant quand l’inflation dicte sa loi et conforte son univers impitoyable. Un Dallas universel, mondialisation oblige, devenu synonyme de pauvreté généralisée. Pire de paupérisation moins rampante, plus glissante et cassante. Je ne vous resservirai pas ici le cas de pans entiers de familles privées de soins car obligées d’arbitrer en faveur de l’alimentaire, au détriment des soins. Merci à la Matmut, qui ramène le débat sur l’… Essentiel en proposant des garanties qui portent bien leur nom. En revanche, je vous parle de cette épargne qui ne rapporte plus rien, vous fermant ainsi la porte de l’ascenseur social. Le Livret A vous encourageait encore, il y a quelques années, à mettre de côté une petite partie de votre rémunération, cet epsilon. En vue d’investir plus tard. Toute proportion gardée, cet effort vous apprenait à jouer les fourmis et mieux, à vous équiper a minima. L’augmentation du plafond de ce placement avait pour finalité, croyiez-vous, de vous encourager dans ce sens, dans un univers où les marchés financiers ont fini par porter l’estocade à l’actionnariat dit populaire. Eh ben non ! Vous avez tout faux. Le gouvernement va certainement revoir à la baisse le taux de votre placement désormais préféré. Que pouvez-vous faire ? Jean-Marc Ayrault et son équipe le savent, rien du tout. Le Livret A reste, pour l’heure, votre seule planche de salut, ou plus précisément d’épargne, car vous le savez bien, hors d’un taux servi confortable pour vous petits épargnants, point de salut. Que faire avec un intérêt de 1,75 %, par exemple ? Si déjà, vous n’y arriviez pas avec 2 %, autant reconnaître que les Pouvoirs publics ne vous encouragent plus à épargner. Un coup, il souffle le chaud, un autre le froid. Manège à double main, tour de passe-passe, jeu à somme quasi-nulle pour l’épargnant et Schizophrénie gouvernementale garantie. De quoi cette dernière serait-elle le nom ? Difficile à justifier. En tous cas, une explication semble plausible : à l’heure où tous les véhicules financiers peinent à séduire, les épargnants qui alimentent leur Livret A n’ont pas d’alternative. Ils votent pour la sécurité de ce support. De ce point de vue, son taux, même ramené à 1 %, devrait, en sacré pis-aller, arranger plus d’un, à défaut de séduire. A ce tarif-là, le bas de laine ne saurait retrouver ses vertus. Le risque de voir votre liquidité dévorée par les termites est encore grand. Et ne l’oubliez pas, par temps de crise, l’inflation de cambriolage devient une réalité. Et votre MRH ne couvre pas encore la liquidité. Que vous reste-t-il ? Suivez mon regard.

Emmanuel Mayega
Rédacteur en chef

Amae Martin
A propos de l'auteur

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