En correctionnelle depuis ce matin, le patron du groupe bancaire fait la une de tous les supports médiatiques. Une publicité dont BPCE ferait volontiers l’économie, alors que ces derniers temps, il soigne son image à coups d’annonces médiatiques parmi lesquelles celles sur la transformation digitale.

L’image de BPCE pâtira-t-elle des déboires judiciaires de son président ? La question mérite d’être posée tant le déchaînement médiatique est à la hauteur du soupçon : la prise illégale d’intérêt. En clair, les conditions de son arrivée de l’Elysée où il était Secrétaire général adjoint chargé de l’Economie, à la tête des Banques Populaires et des Caisses d’Epargne, alors prise dans la tourmente de la crise financière, restent à éclaircir. Comme tout citoyen, le décideur reste présumé innocent et cette présomption doit l’accompagner tout au long de ce procès. Dont acte !

Pour autant, avant même l’ouverture du procès, des bruits couraient déjà sur l’engagement du groupe dans la recherche d’un nouveau patron, sous l’impulsion de la Banque de France. Démenti formel de BPCE. Et agacement de Christian Noyer, qui n’a « … pas de demandes particulières à l’adresse de François Pérol, liées à la tenue de son procès dans quelques jours, dès lors que la gouvernance ne [lui] pose aucune difficulté ».  Néanmoins, des rumeurs courent depuis quelques semaines sur l’envoi de François Vilheroy de Galhau, ancien patron de BNP Paribas, voire Nicolas Dufourcq, directeur général de Bpifrance, à la présidence du groupe BPCE.

Preuve que ce dernier n’exclurait pas une condamnation de l’ancien … collaborateur de Nicolas Sarkozy, notre confrère l’Agefi cite un dirigeant selon qui “[le groupe a] plusieurs profils de grande valeur en interne.» Et l’Agefi d’avancer quelques pistes : « les noms d’Olivier Klein, directeur général de la Bred passé par le directoire de BPCE, et de Didier Patault, président du directoire de la Caisse d’Epargne d’Ile-de-France, tous deux au conseil de surveillance du groupe, reviennent avec insistance dans les conversations. Celui de Laurent Mignon, fort de son bilan chez Natixis, aussi. »

En reconduisant en mai dernier François Pérol à son poste de président du directoire, le groupe n’a pas voulu se prononcer implicitement à la place de la Justice, évitant ainsi des gorges chaudes au sein du landernau et de la vox populi. En revanche, il prend le risque, en cas de condamnation de son Top manager, de passer pour un mastodonte géré par des mains peu propres, en cas de confirmation de prise illégale d’intérêt. Une situation qui ternirait probablement  une partie de l’image de l’un des fleurons de la banque française, engagé dans une rude compétition avec ses concurrents. Car en ce moment, BPCE se serait bien passée d’une situation dont on ignore encore les éclats sur son champ opérationnel en cas de désaveu de François Pérol.

Emmanuel Mayega
A propos de l'auteur

Directeur de la rédaction et de la publication du magazine Assurance & Banque 2.0 et de ce site, Emmanuel a une connaissance accrue de l’intégration des technologies dans l’assurance, la banque et la santé. Ancien rédacteur en chef de ce magazine, il a pendant plus d'une décennie été rédacteur en chef adjoint d’Assurance & Informatique Magazine. ll est un observateur affûté du secteur. Critique, il se définit comme esprit indépendant et provocateur, s’il le faut.

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