Connu sous le nom de Hacking Health Camp, le hackathon annuel organisé par l’association Alsace Digitale a abordé le futur de la médecine, dans le cadre de deux jours de conférences.

C’était l’occasion rêvée pour les experts en santé numérique, les entrepreneurs et les professionnels de santé, de débattre sur la vision de la médecine du futur. La question est légitime quand on sait que le champ de la médecine est envahi par de nouveaux objets connectés. Selon Pierre-Paul Vidal, docteur en sciences, l’incursion du digital dans l’univers de la santé constitue la plus grande révolution depuis l’invention de l’imprimerie. » Plus généralement, pour lui, trois révolutions cohabitent : la génomique, la métabolomique et la quantification du corps grâce à des capteurs qui créent des bases de données phénoménales. » Et de s’interroger : on parle de plus en plus de données ; comment accéder aux données brutes de ces capteurs ? L’Europe est en retard face aux enjeux économiques et sociétaux de cette révolution.

Avec Béatrice Falise-Mirat, directrice des affaires publiques et réglementaires chez Orange Healthcare, le débat est recentré sur la médecine personnalisée, une véritable rupture. Demain, on ne soignera plus une pathologie, mais une personne”, pronostique-t-elle. Et de rappeler : « cette logique de médecine personnalisée existe d’ailleurs déjà en oncologie où le traitement d’une tumeur est adapté au patient, en fonction de ses marqueurs biologiques ou génétiques. » Ce qui suppose une bonne connaissance des données. Une manne que génèrent les objets connectés, entre autre.  La plongée dans le Big data est tout trouvée. Dans ce contexte, une problématique critique : que faire des données engrangées ? Quelles différences entre données de santé et données de bien-être ?  Quid de leur impact sur l’évolution de la relation patients-payeurs ?
Dans tous ces domaines, la France semble en retard. Un retard qui concerne en même temps les territoires et certains professionnels de santé. Un exemple ? Celui des officines qui peinent à avancer dans le monde du digital. “Comment les pharmacies françaises peuvent-elles capitaliser sur le digital pour se réinventer” ? Tel était le thème sur lequel  Cédric O’neill, fondateur de 1001pharmacies.com,  s’est appesanti. Enfonçant le clou, il s’est demandé quel sera le rôle du pharmacien dans 10 ans, au moment où les imprimantes 3D permettront d’imprimer des médicaments à domicile ? Selon lui, ce secteur est morose alors que le rythme d’innovation est soutenu. Et de conclure : “Aujourd’hui, les pharmacies en ligne allemandes, belges ou anglaises récupèrent le marché de la vente en ligne de médicaments”, face à une France incapable d’accepter les nouvelles pratiques dans ce domaine.
Le dernier mot reviendra à Robert Riener, professeur au département des sciences et technologies de la santé de l’École polytechnique fédérale de Zurich, qui a annoncé à l’auditoire les “Jeux olympiques bioniques” organisés en Suisse en octobre 2016. L’occasion de mettre en avant les avancées de la technologie pour les personnes handicapées : courses de personnes en prothèses, jeux d’adresses pour des porteurs de prothèses de mains, etc.

Emmanuel Mayega
A propos de l'auteur

Directeur de la rédaction et de la publication du magazine Assurance & Banque 2.0 et de ce site, Emmanuel a une connaissance accrue de l’intégration des technologies dans l’assurance, la banque et la santé. Ancien rédacteur en chef de ce magazine, il a pendant plus d'une décennie été rédacteur en chef adjoint d’Assurance & Informatique Magazine. ll est un observateur affûté du secteur. Critique, il se définit comme esprit indépendant et provocateur, s’il le faut.

Site web : http://www.assurbanque20.fr

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