Nicolas Sarkozy en avait fait un des projets-phares de son quinquennat. On sait désormais ce qu’est devenu c chantier de la dépendance. Pour cause de moyens dont elle est fortement dépendante, cette cinquième branche n’a pas vu le jour. Inquiétant ? Sans doute pour les professionnels de l’autonomie.

Promesses jamais tenues. Avant de s’en aller, le prédécesseur de François Hollande avait stoppé net le chantier prometteur qu’il avait initié sur la dépendance. Débats fructueux, échanges houleux, propositions en tous genres avaient pourtant marqué ce moment de démocratie et de débats d’une rare richesse. On entrevoyait presque la fin du tunnel quand, soudain, le couperet est tombé : le projet était reporté sine die, faute de moyens. Normal. La priorité était accordée à d’autres thèmes. Dénonciation de l’opposition de l’époque. Amertume des professionnels qui ont pris sur leur temps, croyant enfin en une mise sur les rails d’une branche sur béquilles économiques depuis plusieurs décennies et soutenue par des aidants plus que jamais sur le pont.

Francois Hollande, qui avait promis de trouver rapidement une solution à ce risque désormais dominant n’y a rien changé. Pour le moment ? Car si Michelle Delaunay, ancienne secrétaire d’Etat avait bel et bien préparé un projet de loi en la matière, son Premier ministre s’en est allé sans franchement avoir fait mieux que ses prédécesseurs. L’absence de Michèle Delauney dans le nouveau gouvernement a fait craindre, un moment, et à juste titre, un enterrement de première classe de cette ébauche de texte sur la dépendance. Il fallait réagir face aux inquiétudes des professionnels. Certains n’hésitant pas à comparer cette nouvelle situation au statu quo ante qui a toujours prévalu depuis belle lurette. Intenable. Offusquant même, pour beaucoup.

Le 28 avril dernier, le Premier ministre s’est donc empressé d’assurer les parlementaires de sa majorité sur la suite à donner au texte de Michèle Delauney. Car à croire le contenu de sa lettre adressée aux élus socialistes, il y aura bien présentation du projet de loi sur l’autonomie devant le parlement. Une bonne nouvelle ? Difficile à dire car chat échaudé…

Les professionnels applaudissent. Pour autant, ils exigent un calendrier précis. A tout le moins correspondant à la feuille de route annoncée par l’ancienne Secrétaire d’Etat. Cette prudence de Sioux est de mise pour un thème devenu un véritable serpent de mer. Au rythme où s’enchaînent les décisions de restrictions budgétaires et de réductions des déficits, la dépendance de nos aînés serait-elle enfin une priorité ? A l’heure où la Silver Économie cherche sa voix et sa voie tout en rappelant qu’elle peut contribuer au financement de notre économie, nous avons intérêt à cesser de la considérer comme un boulet. Elle doit prendre sa place de cinquième branche à part entière au sein d’une Assurance maladie certes mise à mal par son trou abyssal. Et du désengagement de l’Etat. Au cas où les pouvoirs publics se sentiraient incapables d’affronter les coûts sous-jacents, au moins qu’ils organisent les règles de ce marché de demain. L’assurance complémentaire, toutes familles confondues, est également appelée à y jouer son rôle.

Emmanuel Mayega
Rédacteur en chef

Emmanuel Mayega
A propos de l'auteur

Directeur de la rédaction et de la publication du magazine Assurance & Banque 2.0 et de ce site, Emmanuel a une connaissance accrue de l’intégration des technologies dans l’assurance, la banque et la santé. Ancien rédacteur en chef de ce magazine, il a pendant plus d'une décennie été rédacteur en chef adjoint d’Assurance & Informatique Magazine. ll est un observateur affûté du secteur. Critique, il se définit comme esprit indépendant et provocateur, s’il le faut.

Site web : http://www.assurbanque20.fr

Twitter LinkedIn Google+


Newsletter

Vous n'avez pas le temps suivre l'actualité ? Découvrez nos newsletters gratuites, quotidiennes ou hebdomadaires.

Inscription Newsletter


Le Mensuel

Chaque mois, un regard éclairé et sans concession sur l'actualité de l'Assurance, de la Banque et des Services Financiers.

Découvrir le magazine