Ainsi donc le véhicule de l’assurance et de la banque roulait au ralenti. Courageux aveu des entreprises de ces deux professions qui conçoivent, sans modération des accélérateurs pour reprendre de l’allure.

En trombe. C’est à ce rythme que les assurances et les banques redémarrent sur leurs marchés respectifs, dopés à l’EPO digital. Sans retenue aucune, elles avalent des KM de projets de transformation, galvanisés par des accélérateurs qu’ils mettent au point, parfois à coups de millions. Leur objectif affiché, s’approcher de métiers et d’idées présents dans leur écosystème et qui peuvent contribuer à éclore leur business tout en se développant eux-mêmes. Il s’agit souvent de jeunes pousses digitales, véritables pépites qui, comme des puces dédiées, ont vocation à relancer une machinerie de la banque et de l’assurance ayant quelque peu perdu de sa superbe. En prenant le biais de l’accélération, ces métiers vont vite, accèdent à des idées et technos qu’ils ne sauraient probablement pas dénicher à la source, perdant ainsi le monopole de l’exclusivité.

Rien d’étonnant si l’accélérateur est devenu la clé de voûte de la transformation digitale. Pour comprendre l’ampleur du phénomène, il serait plus judicieux de dénombrer les acteurs qui n’en ont pas encore. Ça irait plus vite que de compter ceux qui en disposent.

Qu’importe ! Dans un monde désormais porté par l’accélérateur, la vitesse, est le maître-mot. Pour autant, rien ne sert de se précipiter.  Rouler vite sur ce terrain où chacun accélère à tout va expose à de multiples risques : des accidents sous la forme de projets sans lendemain, des dépassements en guise de bonnes idées mortes pour n’avoir pas été exploitées à temps mais reprises par le concurrent, de la pollution également. Car accélérer par à-coups augmenterait le bilan carbone de certains à cause, par exemple, de projets certes productifs mais émaillés de composants peu responsables. En tout cas, il vaut mieux éviter le diesel, qui certes consomme moins, mais démarre poussivement (quoique !). Les entreprises y ayant recours seraient cloués dans leurs paddocks et dépassés par la concurrence.

Sur ce boulevard de l’innovation où accélèrent désormais les uns et les autres, il ne se passe pas un mois sans que ne soient organisées des courses permettant de susciter la créativité. Une sorte de 24H du Mans ou de Magnicourt. A la recherche d’idée nouvelles, ils lancent sans retenue de jeunes start-up souvent en phase d’amorçage. Avec, en toile de fond, une approche de sélection stakhanoviste poussant à la différenciation. Résultats, de belles idées inédites et parfois testées immédiatement en environnement de production. Bien entendu, les résultats restent souvent top secret dans leur déclinaison, la culture de la confidentialité restant comme l’un des derniers tabous conservé par les assureurs malgré le flirt avec les jeunes pousses.

A l’heure où tout le monde mise sur l’accélération, l’enjeu se recentre sur les chevaux. Il faut en avoir de bons pour garantir une belle … chevauchée vers la transformation permanente. Mais un processus de sélection rigoureux ne suffit pas. Il faudra un soupçon de flair et un accompagnement bien rythmé pour obtenir de meilleurs résultats permettant à l’accélérateur de donner un vrai coup de pouce à son détenteur. De ce point de vue-là, ce ne sont pas les banques et les assurances qui accélèrent les start-up mais plutôt l’inverse, le fruit des start-up pouvant devenir un véritable carburant de très bonne qualité boostant l’innovation et le marché.

Emmanuel Mayega
A propos de l'auteur

Directeur de la rédaction et de la publication du magazine Assurance & Banque 2.0 et de ce site, Emmanuel a une connaissance accrue de l’intégration des technologies dans l’assurance, la banque et la santé. Ancien rédacteur en chef de ce magazine, il a pendant plus d'une décennie été rédacteur en chef adjoint d’Assurance & Informatique Magazine. ll est un observateur affûté du secteur. Critique, il se définit comme esprit indépendant et provocateur, s’il le faut.

Site web : http://www.assurbanque20.fr

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