Jean-Marc Ayrault avait fixé lors de la conférence environnementale un seuil de 2 litres aux 100 km en termes de consommation énergétique pour les véhicules. Un challenge pour les constructeurs automobiles qui doivent faire le point sur les technologies existantes, les coûts associés, mais aussi faire des choix stratégiques entre diesel, hybridation ou tout électrique.

Si la voiture électrique est encore sujette à controverses, son modèle hybride fait l’objet d’un consensus quasi-unanime (les constructeurs automobiles français restant en retrait). Si ce choix a été très souvent évoqué par les constructeurs automobiles ces dernières années, l’objectif concret posé par le Premier ministre les 14 et 15 septembre 2012 les pousse à aller au-delà de simples projections. Développer une voiture consommant 2 L aux 100 km d’ici 2020 n’est pas encore envisageable mais est techniquement possible.

Ainsi, les voitures hybrides sont, aujourd’hui, celles qui sont les moins émettrices de CO² et qui remportent également l’adhésion du grand public (Toyota a déjà vendu plus de quatre millions d’exemplaires de ce type de voiture). La Lexis CT 200h consomme, par exemple, 3,8 L aux 100 km.

Et ce n’est pas forcément une hybridation électrique-essence qui remportera la partie, les véhicules les moins consommateurs étant les diesels. Pour une consommation optimum, c’est sans doute le couple diesel-électrique qui sera priorisé. Mais les constructeurs français ont beaucoup de chemin à parcourir en n’offrant aucun modèle réellement économe en termes d’énergie, mise à part une Renault Clio. Pourront-ils d’ici une dizaine d’années réduire la consommation de leur voiture de près de la moitié de ce qui existe actuellement ? Différentes pistes technologiques existent déjà : réduction de la cylindrée des moteurs, améliorer les frottements mécaniques, le cycle thermodynamique… Tout un panel de solutions à appliquer à différents types de véhicules mais qui demandent un coût supplémentaire qui devra, très probablement, être porté par les clients.

Seront-ils prêts à le faire ? L’augmentation du bonus-malus peut les y inciter tout comme une plus grande sensibilité aux enjeux écologiques mais ces arguments resteront insuffisants face à des questions de praticité notamment liée à l’autonomie de ces véhicules qui est de toute façon conséquente de l’usage qui en est faite. Les moyens et gros rouleurs iront donc vers des voitures hybrides qui sont de plus en plus adoptées dans les pays émergents. PricewaterhouseCoopers estime, quant à lui, que la vente des véhicules hybrides sera doublée entre 2011 et 2018 où elle atteindra 4,3 % du total mondial (4,6 millions). Les constructeurs français, qui se focalisent sur le tout électrique, ne suivent donc pas la piste la plus simple d’autant plus que ses ventes sont estimées à 1 % de part de marché en 2018.

Ces voitures seront plutôt prisées par les modes de transports alternatifs (autopartage, covoiturage) dans l’attente que les infrastructures urbaines s’adaptent réellement à leur mode de fonctionnement.

Yaël Bouvier©CAPA Conseil

 

Amae Martin
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