Un récent sondage OpinionWay réalisé pour la Macif* a permis de mettre en avant les arbitrages que les Français étaient prêts à concéder, ou non, quant à leur dépense de soins. Pour certains, contracter un crédit n’est pas inenvisageable, et il est intéressant de relever qu’en période de crise, les Français sont également prêts à payer davantage leurs garanties pour permettre aux plus démunis de bénéficier d’un accès aux soins préférentiel.

Le contexte économique favorise une réflexion des Français sur leur rapport aux soins. Se soigner, dans ce contexte, est-ce encore essentiel ? Si oui, quels arbitrages sont-ils prêts à concéder pour leur santé ou celle de leur proche ? Opinion Way y répond par un sondage qui donne la part belle aux mutuelles. En effet, 79 % des Français interrogés déclarent faire confiance avant tout à un assureur mutualiste plutôt qu’à un assureur (16 %) ou une banque (4 %). Il s’agit-là du signe fort que les mutuelles représentent toujours une valeur refuge pour les Français qui y sont donc très attachés. En contrepoint, la crise a fortement dégradé l’image de marque des assureurs et des banquiers qui ont des difficultés à se positionner sur des valeurs de solidarité. La confiance qui est accordée d’abord aux acteurs mutualistes est essentielle dans ce secteur.

D’après l’enquête, « médicaments et soins moins bien remboursés, dépassements d’honoraires fréquents… l’accès à la santé se dégrade et inquiète les Français. ». Ils font donc des choix qui peuvent surprendre. Tout d’abord, 43 % d’entre eux se disent prêts à contracter un crédit pour faire face à une dépense de santé imprévue, soit près d’un Français sur deux. Mais, ils sont également 37 % à se dire prêts à baisser leur dépense de santé plutôt que de renoncer à des activités extra-scolaires ou 35 % à jouer sur les soins plutôt que de rogner le budget alimentaire qui a déjà bien diminué ces dernières années. C’est dire la portée des choix qu’ils doivent aujourd’hui assumer pour se maintenir en santé sans avoir à restreindre des postes essentiels comme l’alimentation.

En revanche, ils ont conscience qu’ils peuvent améliorer leur santé et donc, diminuer le poste soins, sans avoir recours à des actes médicaux. Les discours sur la prévention ont donc porté leur fruit puisque 9 Français sur 10 se disent prêts à améliorer leur hygiène de vie pour éviter des dépenses de santé. 34 % se disent également prêts à acheter des médicaments en ligne ou des lentilles de contact et 26 % à recourir au tourisme médical pour se soigner moins cher.

Ainsi, les Français cherchent de la souplesse dans les façons d’aborder le recours aux soins. Il se dégage de l’étude une attente de flexibilité également, ainsi que de solidarité. Ils sont en effet 83 % à « être prêts à souscrire une complémentaire santé qui adapte ses tarifs à leur situation familiale et leur fréquence de recours aux soins » et 66 % « à accepter de payer un peu plus cher une complémentaire qui intègrerait un « coup dur » comme une période chômage ». En ce qui relève de la solidarité : 53 % des personnes interrogées se disent favorables à payer un prix de complémentaire plus élevé afin que les publics en difficulté puissent bénéficier de tarifs plus accessibles en matière de protection santé.

Ces résultats entérinent l’avènement d’une société assurantielle où l’individu veut avant tout se protéger, ainsi que ses proches sans oublier la menace économique qui le sensibilise d’autant plus aux principes de la mutualité.

*Sondage réalisé du 28 au 30 novembre 2012 auprès de 1039 individus.

Yaël Bouvier ©CAPA Conseil

 Crédit : FreeDigitalPhoto.net

Amae Martin
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