Morosité, quand tu nous tiens. Notre économie va mal. Qu’ils soient mutualistes ou relevant de la FFSA, les assureurs vous le diront également, les temps sont durs. Par ces temps de pessimisme ambiant, rien de plus grisant que de reprendre à son compte la philosophie de l’empire du milieu : la crise ? Une opportunité pour rebondir. Allez, courage !

Grise mine. En ce jour d’automne, le flot de travailleur se dirige dans les bouches du métro, l’inquiétude et la peur au ventre. Rien à voir avec cette image tristement célèbre de cols blancs dépités de cette institution financière qui déversa le flot de ses forces vives sur le trottoir. Vous souvenez-vous ? Chez nous, l’humeur serait plutôt conjoncturelle, même si la crise semble s’installer, remettant en cause le fameux cycle de Kondratiev. Sa source ? La grève des transports, cette invention que nos partenaires nous envient. Elle est là, cette colère des personnels, malgré l’arrivée aux affaires de la Gauche. Principale pomme de discorde entre syndicats et direction générale, la séparation, ou réunification, de l’opérateur historique (SNCF) et du gestionnaire des infrastructures (RFF). En toile de fond, l’inquiétude des cheminots sur les conséquences sociales de cette future réforme et l’ouverture à la concurrence du transport de voyageurs. Un projet anxiogène qui vient donner raison aux différentes études conduites ces dernières années par des assureurs sur le bien-être au travail.

Malakoff Médéric se livre à une telle enquête depuis 2009, l’objectif étant d’aider les entreprises à contribuer à l’amélioration de la santé de leurs collaborateurs. Car si l’on en croit les résultats de ces sondages, il y a péril en l’entreprise française. On y apprend, par exemple, que la répétition des restructurations amène les salariés à avoir moins confiance en leur avenir. Ce n’est pas tout. En 2009, si plus de la moitié des sondés déclarait ressentir une fatigue physique au travail, ce chiffre est légèrement orienté à la baisse. Ennemi de la santé, le stress ronge 74 % des cadres. Cerise sur le gâteau, il est de plus en plus difficile de concilier vies privée et professionnelle. Rien d’étonnant, si les salles d’attentes et les hôpitaux peinent à désemplir. Avec, à l’arrivée, un coût non négligeable pour l’Assurance obligatoire et les familles de complémentaires. Raison de plus pour jouer la carte de la prévention. Sur ce terrain, plusieurs assureurs travaillent avec leurs clients pour détecter les risques psycho-sociaux auprès de leurs collaborateurs assurés.

Reste une interrogation : comment font les quatre millions de personnes n’ayant pas accès à une complémentaire santé ? Chômeurs et retraités ont un mal fou à bénéficier d’une telle protection. Pourtant, les aides à ce dispositif représenteraient 4 M d’euros, comme l’indiquait récemment le président de la République. Pour ce dernier, cette manne irait aux cadres de grandes entreprises plutôt qu’aux nécessiteux. Du coup, la santé des plus fragiles est plus que jamais au ban des accusés. Qu’ils se rassurent, les cols blancs ne sont pas pour autant en bonne santé. Brefs, tous des malades ? N’allons pas vite en besogne. Pourtant le risque est là, porté par la crise économique et l’égocentrisme de notre société.

Emmanuel Mayega
Rédacteur en chef

 

 

Amae Martin
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