Loi Lagarde, la Loi Hamon, l’Amendement Bourquin : Tout cet arsenal n’a pas permis de revisiter les positions sur le marché de l’assureur emprunteur. Pourtant, tel Zorro, le Sénateur Bourquin est arrivé, son arsenal à la main, espérant changer la donne sur une branche revenant de fait aux assureurs (délégation de gestion), mais qui échoit aux banques massivement.
En fait, les banques profitent de leur position d’octroyeur de crédit pour presque imposer leurs offres d’assurance emprunteur aux clients. « Vous prenez notre assurance sinon, vous n’aurez pas de crédit », voilà comment pourrait s’expliquer, en substance, l’avantage des banques sur ce marché. Un avantage qui leur procure une position éminemment dominante que décrie les assureurs, le gouvernement et les observateurs. Le chien aboie, la caravane passe, semble affirmer, en douce, le secteur bancaire. Il est vrai, il est assis sur un marché de l’assurance emprunteur qu’il contrôle à plus de 80 %, malgré la volonté d’un rééquilibrage manifestée par les pouvoirs publics. A l’heure où le marché du crédit n’est plus porteur, l’on sait que les institutions bancaires font plus que traîner les pieds ; il
elles freinent carrément des quatre fers. Comment débloquer ces freins ? d’aucuns ont pensé à la résiliation infra-annuelle.
Il est vrai, ce dispositif, appliqué au monde de la santé a, si l’on en croit ses acteurs, le mérite d’avoir changé les positions. De l’aveu de Abdellah Nasri, fondateur et CEO de Partner Assurances, « cette résolution a permis aux seniors, une de nos cibles, de mieux choisir nos solutions d’assurance santé ; 30 %, c’est le pourcentage d’embellie enregistré par notre portefeuille suite à ce changement. » Et d’ajouter : « Quand on sait que le budget santé est le troisième plus important des séniors, l’on comprend l’intérêt de capitaliser sur cette opportunité de changer pour trouver mieux.»
Pour le CEO, « il ne s’agit pas de proposer une offre à des prix compétitifs, mais des solutions assorties de garanties adaptées à notre cible. De ce point de vue, la résiliation infra-annuelle en santé a trouvé un terrain d’application plus à l’écoute en santé. » La donne est autrement plus différente dans l’assurance emprunteur où les positions sont dominées par un acteur, la banque.
