La Mut’, entreprise sociale et solidaire dont les services d’entraide et de soins interviennent chaque jour en région Sud Provence-Alpes-Côte-d’Azur, vient d’être retenue dans le cadre d’un appel à projets lancé par l’Agence Régionale de Santé. L’acteur mutualiste créera en octobre prochain, à Nice, une Équipe Spécialisée de Soins Infirmiers Précarité (ESSIP), un établissement et service médico-social (ESMS) chargé d’accompagner les personnes en situation d’extrême précarité. Ce dispositif comptera 4 salariés et sera mobilisée 7 jours sur 7.
L’ESSIP, l’équipe de soins infirmiers créée par La Mut’, a reçu pour mission d’aller vers les personnes en situation d’extrême précarité, afin de les prendre en charge. À ce titre, le nouveau service interviendra principalement auprès des femmes et des hommes accueillis et hébergés au sein des structures du réseau « Accueil Hébergement et Insertion ». Il pourra également se mobiliser à la demande du Samu Social de jour de Nice, géré par la Mut’, ou des partenaires, qu’ils soient acteurs de l’hébergement au titre de l’inclusion sociale et du soin, acteurs de la santé, services sociaux, etc…
Les patients concernés, qui souffrent souvent de plusieurs pathologies chroniques mais aussi de troubles associés (poly-addictions, difficulté d’ordre psychologique, troubles cognitifs…), ont tous besoin d’être accompagnés dans leurs démarches de soins car ils sont souvent très isolés, voire marginalisés. L’ESSIP veillera dans la mesure du possible à éviter les hospitalisations. Dans le cas contraire, l’équipe garantira la continuité des soins après la sortie.
Lionel Le Guen, Président de La Mut’ souligne à ce propos : « notre mouvement, faut-il le rappeler, est fortement ancré dans l’Économie Sociale et Solidaire. Si nous avons répondu à l’appel à projets de l’ARS pour créer L’ESSIP, c’est bien parce que cela fait partie de notre ADN : nous sommes toujours mobilisés pour venir en aide aux publics fortement précarisés. La Mut’ œuvre en permanence à la lutte contre les inégalités sociales et territoriales d’accès à la santé, agissant en permanence pour créer du lien et concrétiser ses valeurs mutualistes en matière de soins et d’accompagnement. »
Dès octobre prochain, l’ESSIP de Nice dispensera donc des soins infirmiers à destination des personnes en situation de grande précarité. Cette aide, délivrée sur prescription médicale, recouvre les soins de base en matière d’hygiène et de confort, les soins techniques associés aux pathologies rencontrées, mais aussi, naturellement, un accompagnement relationnel. Face à un public en grande difficulté, la pratique des soignants repose avant tout sur une manière d’être et de communiquer. La question du « prendre soin » apparaît ici essentielle, puisqu’il s’agit d’évaluer au cas par cas ce que le patient peut accepter ou supporter.
L’équipe sera composée de 4 professionnels de santé (correspondant à trois personnes en équivalent temps plein), dont le recrutement est en cours : un infirmier coordinateur encadrant un infirmier, un aide-soignant et un psychologue, tous salariés de la Mut’. L’ESSIP, qui a obtenu une autorisation de 13 places, fonctionnera 7 jours sur 7, de 7h à 20h, week- ends et jours fériés compris.
La création de l’ESSIP à Nice n’est pas tout à fait une première : elle s’inscrit dans la lignée d’une expérimentation menée depuis quelques années dans les Hauts-de-France, avec la mise en place initialement d’un Service de Soins Infirmiers à Domicile (SSIAD) Précarité dans la région de Laon, Château-Thierry et Soissons. L’un des souhaits de l’Agence Régionale de Santé Sud Provence- Alpes-Côte-d’Azur, au lancement de son appel à projets, était de capitaliser sur les acquis de la phase épidémique en matière de soins aux personnes en situation de grande précarité.
Dans le cadre d’une prise en charge globale des patients, la Mut’ entend bien développer de nombreux partenariats avec les acteurs de son territoire. Il y aura donc de fortes connections avec son Samu social et ses partenaires historiques.
Cette démarche vise notamment à mutualiser les actions, afin de mieux répondre aux problématiques de perte d’autonomie et de renoncement aux soins de certains publics.
