L’OIT (Organisation Internationale du Travail) a publié un rapport* sur la croissance verte, qui, quand bien même elle aurait un impact bénéfique sur l’environnement, n’est pas forcément sans danger pour la santé des humains.

Le 28 avril dernier, la Journée mondiale de la sécurité et de la santé au travail (SST) a été consacrée à sa promotion dans une économie verte. A cette occasion, l’OIT s’est penchée sur la question des conséquences de la croissance verte sur la santé de l’Homme. Notamment, certains emplois considérés comme « verts » utilisent des technologies qui protègent l’environnement, mais ne seraient pas sans danger pour les travailleurs de ce nouveau secteur.

Le recyclage des déchets d’équipements électroniques, par exemple, entraînerait la manipulation de substances nocives : cette activité exige des précautions particulières, loin d’être prises dans la plupart des cas. Elle peut exposer les travailleurs à des substances dangereuses, mais aussi des débris de verre, des agents pathogènes… Ces tâches peuvent également, dans les pays en développement notamment, être effectuées par des travailleurs qui ne disposent pas des qualifications requises.

En matière de recyclage, pour la démolition des navires, 90 % des activités s’effectuent au Bangladesh, en Chine, en Inde, au Pakistan et en Turquie. Ces travailleurs sont exposés à des substances et déchets tels que l’amiante, les huiles et boues d’hydrocarbure, la peinture toxique, le PCB, l’acide sulfurique, le plomb, le mercure…

La maintenance des éoliennes, également, dans le domaine des énergies renouvelables, s’accompagne de risque de chutes et d’électrocution ; les panneaux solaires dégagent des substances toxiques dès leur fabrication ; les incendies des bâtiments sur lesquels sont posés ces panneaux peuvent avoir des conséquences néfastes, etc. Or, selon l’OIT, pour être considéré comme décent, un emploi, vert ou non, doit satisfaire des exigences préalables : des conditions de travail convenables, la protection de la santé, la sécurité des travailleurs,…

Le rapport préconise ainsi l’intégration de la sécurité et de la santé des travailleurs en tant qu’élément essentiel de la stratégie de ces emplois verts, dans leur politique de création, leur évaluation et gestion des risques et leur réglementation. L’OIT incite également les organisations d’employeurs, les syndicats et autres parties prenantes à prendre part au débat pour l’élaboration de ces politiques.

Margaux Duquesne © CAPA Conseil

*Voir le rapport

 

Amae Martin
A propos de l'auteur

Site web :

Newsletter

Vous n'avez pas le temps suivre l'actualité ? Découvrez nos newsletters gratuites, quotidiennes ou hebdomadaires.

Inscription Newsletter


Le Mensuel

Chaque mois, un regard éclairé et sans concession sur l'actualité de l'Assurance, de la Banque et des Services Financiers.

Découvrir le magazine