Les « jeunes » intriguent. La dernière étude de CSA* pour la Fondation Total permet de dépasser le débat sur la génération Y pour considérer une tranche d’âge précise, courte : les 18-23 ans. Ainsi passés au tamis, les jeunes de 2012 restent identiques à ceux des anciennes générations et font les frais des mêmes préjugés. Sensibilisés au contexte ambiant, ils n’en sont pas moins confiants dans leur capacité à le faire évoluer.

Les résultats de l’étude CSA restent cohérents aux analyses du même genre. Notamment sur le fait que les jeunes, sur certaines questions, ne se positionnent pas de façon nettement distincte de leurs aînés. Par exemple, si les 18-23 ans sont 74 % à penser qu’il est difficile ou très difficile d’être un jeune d’une vingtaine d’années aujourd’hui en France, les 45-65 ans sont 80 % à avoir la même vue. En revanche, ces derniers sont plus nombreux (79 %) à jauger la situation des jeunes plus difficiles aujourd’hui qu’il y a vingt ans (66 %). La nostalgie des temps passés, de leur propre jeunesse, oriente très probablement leurs représentations.

Et pourtant, vieillissante, cette catégorie de population prend à son compte les préjugés qui ont prévalu à leur égard : ainsi, 67 % d’entre eux jugent les jeunes instables, 64 % inquiets, 61 % égoïstes, 57 % paresseux. Les 18-23 ans partagent ces qualificatifs et sont 60 % à estimer que les médias parlent négativement d’eux, alimentant un certain fossé des générations. Il est donc compréhensible que 74 % des 45-65 ans se disent pessimistes pour l’avenir des jeunes de 20 ans.

Certes, le contexte ambiant ne facilite pas l’accès au marché de l’emploi des plus jeunes même si les gouvernements successifs tentent de proposer des dispositifs ad hoc. Mais, l’étude CSA relativise la pression que cela fait peser sur cette population puisque 58 % d’entre elle reste optimiste quant à son avenir. Loin de vouloir briser les codes actuels, la jeunesse se prépare à un « combat » connu à l’avance en s’armant le mieux possible, soit par la qualification, la professionnalisation précoce pour ceux qui le peuvent ou en comptant sur la solidarité de groupe. Ils ne se disent pas désemparés face à une crise qui se pérennise.

La confiance est donc centrale dans leur représentation du monde. Elle est une « clé du succès pour réussir dans la vie » pour 39 % d’entre eux. Plus précisément, l’accès à l’emploi (pour 51 % d’entre eux) et celui du logement, de prêts bancaires (13 %) étant les premiers leviers pour améliorer leur situation.

Yaël Bouvier©CAPA Conseil

*Sondage CSA/Fondation Total réalisé auprès de 504 personnes de 18 à 23 ans et de 501 personnes de 45 à 65 ans du 12 au 18 juillet 2012.

 Crédit : FreeDigitalPhoto.net

 

Amae Martin
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