Quelle gouvernance pour l’intelligence artificielle ? Le Cigref vient de publier les actes du séminaire qu’il a organisé récemment. Au menu, enjeux managériaux, juridiques et étiques ainsi que les risques sous-jacents.
Le travail produit avait vocation à promouvoir les différents points de vue des experts sur les enjeux de cette matière dans les entreprises. Le Cigref a ainsi fait le point lors de la table ronde organisée sur le thème « L’Intelligence Artificielle dans les entreprises : Etat des lieux sur les pratiques, les opportunités et les réflexions éthiques et juridiques à mener ». Y ont assisté différents experts dans leur domaine respectif: Konstantinos VOYIATZIS, DSI EDENRED, Administrateur du CIGREF, Alain BENSOUSSAN, avocat en droit des technologies avancées, Laurence DEVILLERS, CERNA, Professeur Paris-Sorbonne 4/LIMSI-CNRS, Françoise MERCADAL-DELASALLES, Société Générale, Administratrice du CIGREF, Membre du Conseil national du Numérique, Tony PINVILLE, CEO d’Heuritech, Start-up spécialisée dans le deep learning , Cécile WENDLING, Responsable de la prospective pour le groupe AXA.
Point d’orgue de cette présentation, l’intervention du philosophe Bernard STIEGLER, docteur de l’École des Hautes Études en Sciences Sociales ; il a évoqué les impacts de l’Intelligence Artificielle sur l’évolution du travail : « le savoir est en train de muter complètement, dans la mesure où il est maintenant constitué par des automates. Cela suppose une très grande transformation industrielle. Il va falloir apprendre à travailler avec des machines, non pas pour être remplacé par ces machines, mais pour s’agencer avec ces machines, c’est un nouveau travail ». Pour lui, l’économie de demain sera une macro-économie, sachant augmenter la néguentropie pour « ne pas produire de la bêtise artificielle mais de l’intelligence collective artificielle et naturelle ! ».