La plate-forme que dirige Cyrille Chartier-Kastler vient de communiquer sur la situation financière des fonds en euros à fin 2013. Et sur l’évolution des politiques d’investissement des assureurs vie. Cette analyse porte sur les comptes de 30 assureurs vie pesant 1 275 Md€ d’encours fin 2013, soit environ 90 % du marché. Ces encours sont investis à 84 % en euros fin 2013, soit 1 070 Md€.
Selon le fondateur de Good Value for Money, « le niveau moyen de provision pour participation aux bénéfices (PPB) du secteur de l’assurance-vie à 1,66 % en moyenne fin 2013, à comparer à 1,39 % fin 2012. Il y a donc une progression de + 0,27 % du rendement en réserve au cours de l’exercice. »
Quid de la réserve de capitalisation ? « Elle est restée globalement stable à 1,10 % entre fin 2012 et fin 2013, selon cette analyse. Et « compte-tenu des investissements importants réalisés par les assureurs-vie (en quête de rendement) dans l’immobilier, les plus-values latentes sur l’immobilier ont baissé de 29 % fin 2012 à 26 % fin 2013 », indique GVfM. Ce dernier enregistre une baisse (à la fois en valeur absolue et en valeur relative) des plus-values immobilières latentes entre fin 2012 (28,9 %) et fin 2013 (26,0 %).
Autre enseignement livré par GVfM, « la hausse de 17 % du CAC 40 (notamment) en 2013 a contribué à l’augmentation des plus-values latentes sur actions entre fin 2012 et fin 2013 dans les fonds en euros. On le sait, les plus-values latentes sur actions sont par nature volatiles. Good Value for Money les évalue à 15,9 milliards d’euros fin 2013 à comparer à 3,2 milliards d’euros fin 2012. En termes de niveau, on est passé de 2,2 % de plus-values latentes sur actions fin 2012 à 11,4 % fin 2013. Rappelons que l’année 2013 a été caractérisée par une hausse générale des marchés actions, le CAC 40 étant, à titre d’illustration passé de 3 641 points fin 2012 à 4 276 points fin 2013. »
Quelle est la stratégie des acteurs dans un contexte de forte baisse des taux obligataires et d’arrivée des prochaines normes prudentielles Solvabilité II ? Selon Cyrille Chartier-Kastler, « plusieurs assureurs-vie ont limité la croissance de leurs encours en euros. » Et d’ajouter : « Solvabilité II va rendre (très) coûteux pour les assureurs le portage et le développement de fonds en euros. Dans ce contexte, plusieurs assureurs-vie ont clairement pris le cap du développement des unités de compte et de la maîtrise des encours de leurs fonds en euros. »
Enfin, pour 2013, GVfM a relevé différentes stratégies parmi les 30 acteurs étudiés : « une baisse des encours en euros pour 3 d’entre eux, dont Groupama Gan Vie qui a enclenché une stratégie fortement orientée sur les unités de compte ; une croissance des encours en euros inférieure à 3 % pour 9 d’entre eux dont plusieurs groupes d’assurance cotés en bourse : Axa, Aviva, Allianz, CNP, etc. ; une croissance des encours en euros située entre 4 et 7 % pour 13 d’entre eux dont la plupart des « gros » bancassureurs-vie : Prédica (Crédit Agricole), Cardif (Bnp Paribas), Sogécap (Société Générale), ACM Vie (Crédit Mutuel Centre-Est Europe Cic), Suravenir (Crédit Mutuel Arkéa)… ; une dynamique de croissance supérieure à 7 % pour 5 d’entre eux, en sachant qu’il s’agit alors logiquement d’opérateurs de taille petite à moyenne. »
En définitive, pour cette plate-forme, la forte baisse des taux obligataires combinée à l’arrivée des normes prudentielles Solvabilité II va amener l’ensemble du secteur de l’assurance-vie à revoir ses offres en matière d’épargne et de retraite. Good Value for Money fera évoluer tant la nature des contrats sélectionnés que les critères de qualification en conséquence. »