Le principal moteur de recherche au monde et grand pourvoyeur de leads sur le Web vient de se lancer dans la comparaison de produits d’assurance en ligne. Indirectement, sachant qu’il passe par la société BeatThatQuote, rachetée il y a dix-huit mois.

Après le Royaume-Uni, c’était au tour de l’Allemagne et désormais de la France d’accueillir ce nouvel entrant sur un marché de la comparaison des produits autos loin d’avoir atteint la maturité. L’annonce est passée presque inaperçue, tant l’information n’en était plus une, plus d’un assureur ayant reçu la proposition de partenariat de cet acteur depuis plusieurs mois. Il n’empêche, elle raisonne comme une attaque en règle pour les Pure players de la comparaison qui voient d’un mauvais œil l’arrivée d’un partenaire et désormais non moins concurrent sibyllin. Et quel concurrent ! Le moteur de recherche, qui assure leur visibilité sur le Net, a décidé de jouer sur le même terrain. Comment vont réagir les assureurs ? Vont-ils préférer Google aux autres comparateurs ? Le rayonnement du premier constitue un atout pour lui. Mais cela ne suffit pas forcément. L’Exemple du développement limité de Microsoft sur le marché des tablettes et des Smartphones a montré que ce paramètre ne suffit pas à lui tout seul pour garantir le succès d’un mastodonte ayant pris le choix d’être à la fois arbitre marketing et partie. Pour autant, la comparaison de produits d’assurance et la commercialisation de Smartphones obéissent à des règles différentes.

Au-delà de cette irruption brutale qui mériterait l’avis des autorités de la concurrence, l’avancée sur le terrain de ce comparateur est pour le moment poussive. Seuls quelques partenaires ont accepté de jouer le jeu : Allsecur (Allianz), AcommeAssure, Aloa Assurances, Sos Malus et Active Assurances. La rentrée sera un bon test pour cet acteur d’un genre nouveau dont le modèle économique a le mérite d’être réaliste : la rémunération au contrat signé, à l’instar de ses désormais « coopétiteurs », lesfurets.com et Lelynx.com. Clairement, le moteur de recherche sera payé quand l’assuré apporté par Google aura signé son contrat.

Exclusivement présent sur le segment de l’auto, le comparateur devra générer suffisamment de trafic pour espérer engranger des signatures et donc être rémunéré. Sur sa route, il croisera le fer avec différents acteurs parmi lesquels le plus historique : Assurland, qui n’a pas répondu à notre demande de commentaire sur cet événement. Selon certains observateurs, l’opérateur historique irait assez mal. Ce qui reste à prouver. Une évidence, en revanche, la sortie de Covéa de son capital serait la bienvenue à l’heure où les cartes se redistribuent sur ce marché souffreteux.

Emmanuel Mayega

Emmanuel Mayega
A propos de l'auteur

Directeur de la rédaction et de la publication du magazine Assurance & Banque 2.0 et de ce site, Emmanuel a une connaissance accrue de l’intégration des technologies dans l’assurance, la banque et la santé. Ancien rédacteur en chef de ce magazine, il a pendant plus d'une décennie été rédacteur en chef adjoint d’Assurance & Informatique Magazine. ll est un observateur affûté du secteur. Critique, il se définit comme esprit indépendant et provocateur, s’il le faut.

Site web : http://www.assurbanque20.fr

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