FFSA/ANIA : un manifeste pour le soutien d’une épargne de long termeDeux fédérations professionnelles européennes – la FFSA pour la France et ANIA pour l’Italie – ont publié un manifeste commun dans lequel elles expliquent les raisons de soutenir une épargne de long terme en Europe et les moyens pour y parvenir.

Depuis plus d’un an, les marchés français et italien sont confrontés à une sérieuse baisse de régime de l’assurance vie. En France, la collecte brute a chuté de 14 % en 2011, et ce mouvement s’est poursuivi au cours des deux premiers mois de l’année 2012. En Italie, la collecte a enregistré une baisse encore plus marquée de 18 %, et l’évolution des affaires nouvelles au cours des deux premiers mois de l’année laisse à penser que cette tendance devrait se poursuivre en 2012.

Ce n’est donc pas tout à fait un hasard si ce sont les deux fédérations professionnelles française et italienne qui montent au créneau pour la défense de l’épargne longue, dont l’assurance vie est la principale composante. Confrontées au même problème et à défaut de reconquérir totalement la confiance des épargnants, les deux fédérations en appellent directement aux gouvernements européens pour soutenir la constitution et le développement d’une épargne de long terme.

C’est dans ce cadre que les deux fédérations ont organisé conjointement, mercredi 4 avril, une conférence intitulée « Pour une croissance forte en Europe, faire le choix de l’épargne de long terme ». Au cours de cette conférence, a également été publié un manifeste commun, où les deux fédérations invitent les pays européens à « considérer le long terme comme une priorité économique » pour sortir de la crise majeure qu’ils traversent. Selon les deux fédérations, soutenir le développement d’une épargne de long terme répond à une double nécessité : celle de protéger les ménages contre les risques liés au vieillissement, et celle de réaliser des investissements pour favoriser la croissance économique.

Dans un contexte de vieillissement de la population, de crise des dettes publiques et de restrictions budgétaires, les régimes publics diminuent progressivement la protection sociale qu’ils proposent et « imposent de fait aux ménages de recourir à des mécanismes de protection complémentaire », écrivent les signataires. Parallèlement, l’épargne longue est essentielle pour financer les entreprises et la dette publique puisqu’elle est investie en actions et en obligations d’Etats et d’entreprises.

Pour soutenir et favoriser le développement d’une épargne longue, les deux fédérations appellent les gouvernements européens à entreprendre deux actions complémentaires. Il s’agit, d’une part, de « s’abstenir de toute aggravation de la taxation de l’assurance vie », qui constitue le principal vecteur de cette épargne. Plus généralement, le manifeste réclame une politique d’épargne dont l’objectif est de « renverser la préférence naturelle des ménages pour le présent ». A cet égard, les deux fédérations estiment que le régime fiscal dont bénéficie l’épargne réglementée est « sans doute excessif par rapport à l’impératif d’allongement de la durée de l’épargne ».

D’autre part, les deux fédérations demandent que « les normes prudentielles et comptables n’entravent pas la capacité des assureurs à investir dans le long terme ». Or, avec Solvabilité 2, où le niveau des fonds propres devra être proportionné au risque des actifs, « les charges en capital s’avèrent particulièrement lourdes pour les investissements dans les entreprises et les infrastructures ».

Mohamed Fadili ©CAPA Conseil

Amae Martin
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