L’application de messagerie instantanée du leader des réseaux sociaux offre à ses utilisateurs américains la possibilité de s’envoyer de l’agent. La fonctionnalité devrait être étendue au reste du monde dans les mois à venir.

L’information était déjà apparue à l’automne dernier, lorsqu’un étudiant de Stanford avait identifié dans le code source de l’application des portions de code indiquant que le réseau social bûchait sur le sujet. Il faut dire que l’arrivée en 2014 de David Marcus, ancien président de PayPal, à la tête de la division “Messaging Products” de Facebook avait de quoi mettre la puce à l’oreille.

C’est désormais officiel, et la version 23 de l’application apparue sur l’App Store et Google Play le 16 mars dernier permet aux utilisateurs situés aux Etats-Unis d’ajouter une carte de paiement à leur compte Facebook et d’envoyer de l’argent à leurs amis aussi facilement qu’une simple photo.

paiement facebook messenger

La cinématique se veut simple et conforme à l’ergonomie de l’application. De le même façon qu’il dispose d’une icône pour attacher une photographie à un message, le mobinaute clique sur un bouton symbolisant un dollar. Il ne lui reste alors qu’à saisir le montant de la transaction et valider son envoi. Lors de la première utilisation du service, il devra, en outre, indiquer son numéro de carte de paiement.

Plus d’un milliard d’utilisateurs potentiels

Les pure players du transfert d’argent en peer-to-peer peuvent avoir du souci à se faire, tant le réseau social semble bien armé pour faire main basse sur un marché qui aujourd’hui peine à trouver son public.

Avec presque 1,4 milliards d’utilisateurs actifs en janvier dernier, le réseau social dispose d’une solide communauté d’utilisateurs potentiels. Et c’est là toute sa force : pour utiliser le service il n’est pas nécessaire de créer un compte, de télécharger une application spécifique ou de s’assurer que ses amis utilisent la même plateforme : tout s’inscrit dans l’écosystème social le plus développé au monde.

Un premier pas vers le e-commerce ?

Comme tout service gratuit qui se respecte, la question de la monétisation va bientôt de poser. Naturellement, on peut s’attendre à ce que la prochaine étape consiste à développer une solution de paiement pour les acteurs du e-commerce.

Le processus d’achat s’en trouverait simplifié pour l’utilisateur qui en se connectant à l’aide de son compte Facebook pourrait payer avec une des cartes associées à son profil. A une époque où les acteurs de la vente en ligne cherchent par tous les moyens à optimiser le sacro-saint tunnel de vente, la fonctionnalité pourrait faire mouche.

Du côté du réseau social, le gain serait double. D’une part, il pourrait percevoir des frais sur la transaction. De l’autre, il disposerait de données supplémentaires sur les habitudes de consommation de ses membres, celles-ci lui permettraient alors de proposer des options de ciblage publicitaires encore plus fines.

Et la sécurité ?

Il est encore trop tôt pour savoir ce que Facebook nous réserve en matière de paiements. Néanmoins, le déploiement de la fonction d’envoi d’argent suscite d’ores et déjà des interrogations quant à la sécurisation du système.

Certes et à n’en point douter, le réseau social a mis en oeuvre les moyens qu’il faut pour protéger les moyens de paiement de ses utilisateurs. Mais qu’en est-il du blanchiment ? Étant donné la très large implantation du réseau social à l’échelle mondiale, il pourrait sembler trivial de mettre sur pied des réseaux qui permettraient d’utiliser ce système de micro-transactions à des fins peu recommandables.

Nécessairement et si ce n’est pas déjà le cas, l’entreprise de Mark Zuckerberg va devoir s’atteler au sujet au risque de devenir la plus grande machine à laver l’argent sale de l’histoire.

Amae Martin
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