Selon le spécialiste de solutions d’assurance-crédit, 2016 marquera la fin de six années consécutives de baisse des défaillances d’entreprises à l’échelle mondiale.

Selon l’assureur, en 2016, « l’instabilité sur les marchés émergents mettra fin à six années consécutives de diminution des défaillances d’entreprises à l’échelle mondiale. A travers ces résultats issus de sa dernière étude « défaillances d’entreprises : volte-face », le groupe table sur une stabilisation au niveau mondial à 300 000 défaillances, « l’année 2015 marquant la fin d’une période d’ajustement post-crise. »

La tendance, qui s’est traduite par une baisse importante  des faillites de -14 % en 2014, s’est poursuivie en 2015 ; elle a perdu son élan, reflétant le ralentissement économique mondial. Dans cet environnement, le groupe prévoit «  un recul de -4 % seulement de son Indice global des défaillances d’entreprises cette année. Malgré six années consécutives de diminution du nombre de défaillances, la tendance positive n’a pas été assez solide pour compenser la forte hausse sur la période 2007-2009 : dans ce contexte, l’Indice global demeure 3 % supérieur à sa moyenne d’avant crise. »

Selon Ludovic Subran, chef économiste d’Euler Hermes, « après des années de passion  pour ces pays à forte croissance, il est temps de regarder la réalité en face. D’importants déficits courants, un secteur privé fragile et des programmes de réformes hautement politisés sont souvent annonciateurs de tempête dans les pays émergents : sorties de capitaux, volatilité des devises et risques de non-paiement sont omniprésents. »

Pour Euler Hermes, la divergence observée entre économies avancées et marchés émergents devrait continuer de s’accroître en 2016 : les premières enregistreront une baisse de -1 % du nombre de défaillances d’entreprises tandis que les seconds afficheront une hausse de +4 %. « Si la forte diminution des faillites aux États-Unis et en Europe occidentale contrebalance actuellement les turbulences en Asie et en Amérique latine, les perspectives des marchés émergents s’assombrissent nettement », ajoute l’assureur-crédit. Pour Ludovic Subran,  « le Brésil, la Chine, le Nigeria, la Russie, l’Afrique du Sud et la Russie – entre autres – ont tous pâti de la baisse des prix des matières premières, de l’imminence d’une hausse des taux d’intérêt américains (qui pèse sur leurs devises et leur financement) et du ralentissement de la croissance de manière générale. Sur les cinq dernières années, le PIB mondial a affiché un taux de croissance inférieur à +3 %. Les niveaux élevés de Dette des entreprises, la Désinflation et différentes formes de Disruptions forment aujourd’hui un cercle vicieux en « 3D ».

Quid des acteurs de la région Asie-Pacifique ? Ils souffrent le plus de ces « 3D », avec une augmentation de +11 % du nombre de défaillances en 2015 (la première depuis 2008). La Chine sera particulièrement affectée, le nombre de défaillances d’entreprises y étant attendu en hausse de +25 % en 2015 et +20 % en 2016. Construction, métaux et mines, fabrication bas de gamme et secteurs liés à l’export devraient être les plus pénalisés. Quant aux États-Unis et à l’Europe occidentale, ils devraient tous deux connaître une baisse de -10 % du nombre de faillites cette année. « L’Allemagne, le Royaume-Uni et les États-Unis affichent déjà des niveaux de défaillances historiquement bas. Cependant, certains États européens comme la France et l’Italie peinent à réduire de manière plus significative leur nombre de défaillances, et certains secteurs, tels que la construction, sont particulièrement vulnérables », rappelle Euler Hermes.

En outre, l’amélioration globale observée dans les économies avancées devrait être moins prononcée l’année prochaine. « Les entreprises seront confrontées à un ralentissement de la croissance économique mondiale, à des niveaux encore élevés d’endettement, à des pressions déflationnistes, à un chahut généralisé et à une dynamique de création d’entreprises plus vigoureuse », conclut l’assureur-crédit.

Emmanuel Mayega
A propos de l'auteur

Directeur de la rédaction et de la publication du magazine Assurance & Banque 2.0 et de ce site, Emmanuel a une connaissance accrue de l’intégration des technologies dans l’assurance, la banque et la santé. Ancien rédacteur en chef de ce magazine, il a pendant plus d'une décennie été rédacteur en chef adjoint d’Assurance & Informatique Magazine. ll est un observateur affûté du secteur. Critique, il se définit comme esprit indépendant et provocateur, s’il le faut.

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