Selon une enquête de cette institution, plus de 80 % de ses adhérents seraient prêts à recourir à cette technologie. Les résultats de cette étude ont été publiées dans le cadre d’un colloque au Sénat sur le thème de “la télémédecine dans les territoires”.
Cette enquête a été réalisée en synergie avec le Club de réflexion sur l’avenir de la protection sociale (Craps) et la Société française de télémédecine (SFT-Antel). Sa vocation, évaluer la perception de la télémédecine par les adhérents d’Intériale en métropole et dans les départements et territoires d’outre-mer (DOM-TOM). On le sait, cette pratique ancienne peine à trouver des applications en grandeur nature sur le terrain.
L’étude montre que la télésurveillance médicale apparaît comme la forme de télémédecine qui enregistre le plus d’intentions de recours : 82 % en métropole et 89 % dans les DOM-TOM. Viennent ensuite le téléconseil (65 % dans un cas et 77 % dans l’autre) et la téléconsultation (53 % et 66 %).
Pourtant, dans la réalité, le recours effectif à la téléconsultation reste très peu expérimenté (seulement 3,5 % des répondants en métropole et 5,7 % dans les DOM-TOM. Quant aux chiffres liés à la télésurveillance, ils sont de 3,7 % en métropole et 8 % dans les DOM-TOM.
Comme l’explique Intériale, la téléconsultation se heurte à plus de freins car elle implique probablement un diagnostic plus fin que celui attendu dans le cadre d’une surveillance ou de conseils. A cela s’ajoute la limite économique liée au coût d’une téléconsultation, à savoir 28 euros par l’expérimentation prévue par la loi de financement de la sécurité sociale (LFSS) pour 2014. Une charge considérée comme lourde par 52,9 % en métropole, et par 42,8 % dans les DOM TOM.
Plus généralement, pour les trois formes de télémédecine étudiées, le frein le plus évoqué est l’absence de contact direct avec le médecin (71,7 % de suffrage en métropole et 66,6 % dans les DOM-TOM, suivi de la crainte que le médecin en ligne n’ait pas le dossier médical complet (38,2 % et 40,1 % des réponses), et que la consultation soit de moins bonne qualité (37,2 % et 33,8 %). La peur d’une défaillance technique constitue également un motif significatif de non-recours, à 35 % en métropole et 41,5 % dans les DOM-TOM.
Quid des motifs du recours à la pratique de la télésurveillance ? Le gain de temps, cité par 44,5 % des adhérents de la mutuelle en métropole et 57,8 % dans les DOM-TOM, un meilleur suivi entre deux consultations (cité à 49,4 % en métropole et à 56,1 % dans les DOM-TOM) et la réduction du nombre de déplacements (respectivement 44,3 % et 50,2 %) dominent le débat.
Cela dit, la place de la télémédecine dans les cinq à dix ans à venir est jugée “importante” par plus de 70 % des répondants relativement à la transmission, en radiologie, d’une image à un spécialiste, pour le suivi sur place d’un patient âgé par téléconsultation et pour le “suivi des premiers jours post opératoires” en chirurgie simple et ambulatoire.
Cette enquête a été réalisée par e-mail entre les 5 et 19 octobre 2015, auprès d’un échantillon de 10 000 adhérents vivant en métropole et de 3 504 adhérents vivant dans les DOM-TOM. 774 métropolitains et 230 adhérents des DOM-TOM ont répondu au questionnaire.