Selon cette enquête conduite auprès de 1 600 cadres supérieurs du secteur à l’échelle mondiale, le BaaS représente un enjeu clé en France et dans la région EMEA, où 80 % des cadres supérieurs l’ont déjà déployé ou comptent le faire dans les 12 à 18 mois.

Ce rapport de Finastra est intitulé « Banking as a Service : perspectives 2022 | Ouvrir la voie à la finance intégrée ». Il s’agit d’une étude qui explore les opportunités du Banking as a Service (BaaS) avec pour vocation de fournir des produits et services bancaires de détail ou de gros aux clients en contexte, en tant que service, en utilisant l’infrastructure sécurisée et réglementée d’un établissement agréé existant avec des plates-formes modernes pilotées par API.

Plusieurs enseignements émergent de cette enquête : un engouement croissant pour le BaaS. Ainsi  dans la région EMEA, 80 % des cadres issus de secteurs variés tels que la banque, la santé, le commerce et la technologie, le mettent déjà en œuvre ou prévoient de le faire dans les prochains 12 à 18 mois.

Autres enseignements, la majorité des cadres supérieurs envisagent d’augmenter leurs dépenses en matière de BaaS jusqu’à 49 % au cours de l’année à venir. Selon, l’enquête, le BaaS représente une opportunité de 7000 milliards de dollars au niveau mondial – les distributeurs, y compris les détaillants, les sociétés de commerce électronique et autres marques de consommation, dépensent 10 à 50 millions de dollars par an pour des partenariats de produits et services financiers dans la région EMEA.

Plus de 51 % des distributeurs proposent actuellement, ou prévoient de proposer, des comptes d’épargne à leurs clients utilisant le BaaS, les autres offres populaires étant les cartes de crédit (46 %) et les cartes de paiement (45 %).

Cette étude lève prend également le pouls à l’échelle mondiale.Sous cet angle, plus de 80 % des fournisseurs de services financiers réglementés s’attendent à ce que le marché global des BaaS se développe. Parmi eux, 30 % prévoient une croissance de plus de 50 % par an au cours des cinq prochaines années.

La majorité des prestataires mondiaux, y compris les bigtechs et les fintechs, s’attendent à ce que le marché global du BaaS croisse de plus de 50 % au cours des cinq prochaines années. Par ailleurs entre 40 et 50 % souhaitent augmenter de plus de 50 % leurs partenariats avec les distributeurs et les prestataires de services financiers au cours des cinq prochaines années.

Selon Pierre-Alois Koch, VP Global Solution Consulting chez Finastra, déclare, « en France, l’innovation dans les services financiers est en plein essor. L’évolution des modèles d’entreprise, les nouvelles façons de vendre et de consommer des services financiers, ainsi qu’un écosystème interconnecté ont accéléré l’adoption du BaaS. De nombreux acteurs français ont déjà déployé des solutions. Bien que ces premiers utilisateurs soient les pionniers de ce développement, il faut du temps pour nouer des partenariats, développer des cas d’utilisation solides et élaborer des plans d’évolutivité et de rentabilité. Pour ceux qui se lancent dans le BaaS maintenant, il est vital de s’assurer des partenaires qui accélèrent les capacités et le temps de mise en place sur le marché. Le BaaS est l’avenir des services financiers en France et dans le monde ; c’est une opportunité qui ne peut être ignorée. »

Ce qui fait dire à Angus Ross, Chief Revenue Officer, Banking as a Service chez Finastra, que « le BaaS représente une formidable opportunité pour l’ensemble de l’écosystème des services financiers. Les institutions financières peuvent atteindre un plus grand nombre de clients à un coût nettement inférieur, tandis que les marques de distributeurs peuvent générer de nouvelles sources de revenus et renforcer la relation avec leurs clients. Notre étude montre que les consommateurs, particuliers comme entreprises, changent leur manière de consommer des services financiers et se tournent vers d’autres canaux que ceux des banques traditionnelles. Cette tendance ne fera que s’accélérer, car l’intégration de produits réglementés dans le parcours client devient aussi simple que la création d’un compte sur les réseaux sociaux. »

Pour Brian McKenney, Directeur de l’innovation chez HSBC, « la mise en œuvre du BaaS offre l’occasion de créer une nouvelle valeur pour les entreprises du monde entier. L’intégration de solutions financières permettra de proposer des services bancaires contextualisés et directement intégrés aux produits et plates-formes que les entreprises utilisent tous les jours. À l’avenir, la capacité des fournisseurs à s’associer et collaborer pour répondre à ce besoin croissant constituera un facteur clé de différenciation. »

L’étude réalisée par Finastra s’intéresse également aux stratégies de monétisation des fournisseurs, prestataires et distributeurs en matière de BaaS, ainsi qu’à l’importance des partenariats. Toutes les personnes interrogées se sont prononcées en faveur d’une transition vers un modèle de plateforme et de place de marché, où un plus grand éventail de solutions de niche à des prix compétitifs peut être approvisionné par les clients finaux.

Le dernier mot revient à David Palmer, Directeur gestion des données et produits de courtage numériques chez Vodafone, pour qui « la finance intégrée et le BaaS représentent une opportunité importante dans “l’économie des objets”, qui connaît une croissance rapide. On estime que 60 milliards d’appareils IoT seront en service d’ici 2025 ; nous nous attendons à ce que ces appareils interagissent, effectuent des transactions et que beaucoup d’entre eux aient besoin d’être financés. L’incorporation de solutions de financement intégrées et de BaaS à l’IoT et à l’économie des objets présente de nouvelles opportunités commerciales et de monétisation passionnantes. »

Emmanuel Mayega
A propos de l'auteur

Directeur de la rédaction et de la publication du magazine Assurance & Banque 2.0 et de ce site, Emmanuel a une connaissance accrue de l’intégration des technologies dans l’assurance, la banque et la santé. Ancien rédacteur en chef de ce magazine, il a pendant plus d'une décennie été rédacteur en chef adjoint d’Assurance & Informatique Magazine. ll est un observateur affûté du secteur. Critique, il se définit comme esprit indépendant et provocateur, s’il le faut.

Site web : http://www.assurbanque20.fr

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