Le salon du e-commerce bat son plein. L’occasion de revenir sur la place des achats et ventes en ligne en France. Sur fond de guerre de moyens de paiements alternatifs, les transactions en ligne font florès. L’insécurité n’a jamais été aussi menaçante en ligne. Pourtant, elle ne freine pas les velléités des consommateurs dans cet univers où Paylib vient de déclarer la guerre à PayPal.
Après un démarrage plus que poussif, le commerce en ligne semble avoir pris son envol et le plan associé. Rien qu’au deuxième trimestre 2013, il aura progressé de + 16 %, à 12,2 Mds€. Ces chiffres de la Fevad ne disent pas pour combien les internautes ont affecté à leurs achats de produits et services d’assurances dans un panier moyen qui ne cesse de progresser pour atteindre 87 euros par acte d’achat. Certainement parce que l’assurance n’est pas un Love topic qui s’acquière dans une logique de fièvre acheteuse même quand il s’agit de garanties à tarifs modiques comme peut l’être l’assurance voyage, par exemple. Non ! Le geste est réfléchi, (sous)pesé. Comme pour une démarche chirurgicale. A la différence que le praticien veut guérir son patient là où l’assuré potentiel veut prévenir.
Au-delà de cette remarque, si le monde financier n’est pas en tête du hit parade des achats sur le Net, il concourt à dynamiser les transactions associées. Les assureurs via la couverture de certains risques et les banques à travers différentes sortes d’opérations parmi lesquelles la gestion de moyens de paiements électroniques. Car désormais, Parmi les 32 millions d’acheteurs en ligne en France, les clients de BNP Paribas, Société Générale et la Banque Postale ((26 millions d’utilisateurs potentiels) ont à leur disposition, la solution Paylib. Rien à voir avec une nouvelle prestation de la Mairie de Paris, je vous rassure. C’est plus sérieux, s’agissant d’un nouveau portefeuille électronique (e-Wallet), lancé par ces trois mastodontes. Sa vocation est clairement de contrecarrer le leader de la place, en l’occurrence PayPal. La difficulté est que l’opérateur américain a su capitaliser sur la prime du premier venu avec ses plus de 7 millions de clients, un portefeuille réel cette fois-ci, qui ferait pâlir d’envie un autre concurrent, en l’occurrence le Crédit Agricole, avec sa solution Kwixo.
Derrière cette guerre à peine voilée, se joue un enjeu de taille : le contrôle des moyens de paiement que les banques entendent conserver. Bien malin celui qui pourra (saura) réellement prédire l’issue de cette guerre dont PayPal a déjà gagné la première bataille, celle du rayonnement et des services qu’il propose, à la différence de ses compétiteurs. Et puis, il a déjà fait ses preuves en fidélisant des millions d’internautes. Rien ne dit qu’un tel sort ou le contraire sera réservé à Paylib, fût-il porté par des mastodontes de la finance. Je vous prie de demander à la Banque verte. Malgré sa puissance de feu, sa solution a-t-elle démarré ? Question plus importante que la réponse.
Du reste, un point commun lie ces différents opérateurs de portefeuille électronique, leur contribution à la sécurisation des moyens de paiement. De ce point de vue, ils participent à l’essor du e-Commerce. Un e-Commerce porté par les comparateurs dans l’assurance. En pleine éducation du marché ces derniers peinent encore à tirer les marrons du feu, sauf peut-être Assurland, PayLib du secteur que ses poursuivants n’arrivent pas encore à tutoyer, malgré des stratégies marketing folles. Rien ne dit que l’arrivée de Google sur ce segment pourrait changer la donne. J’en veux pour preuve sa gesticulation sur le terrain de la comparaison de l’autre côté de la Manche. Attention quand même, la France n’est pas le Royaume-Uni. Heureusement.
Emmanuel Mayega
Rédacteur en chef
