Une évidence. Dans l’ère de l’information à tout va, le gouverneur de la donnée est au centre de la décision. Le DSI, qui occupe ce poste, voit sa fonction revisitée dans certains discours et instances. De quoi est-il le nom en ces périodes de mutations technologiques vertigineuses ?

Cloud computing, mobilité, paiement sans contact (NFC), cybercriminalité. Et pour finir, Internet, paradigme par lequel tout a commencé. Oui, au ban des accusés, le Web le mérite pour avoir bouleversé nos chères habitudes, avec en prime, le risque permanent. Une cerise sur le gâteau que les légions de cybercriminels croquent à pleines dents, tel du pain béni. Et il l’est, pour eux. Une véritable opportunité, non plus pour prouver une quelconque dextérité. Mais pour frapper au cœur des activités, de l’Etat, de l’entreprise et/ou de votre vie privée. Cependant, le Web est aussi glorifié. Pour sa réactivité sous-jacente. Que dire de sa capacité à transformer les processus ? Inédite. Tour à tour honni et porté au pinacle, le Net ne laisse pas indifférent. Il séduit. Fait peur. Tel le plus beau des mauvais anges. Car source de nouveautés multiples. Témoin sa place au sein des systèmes d’information dont il bouleverse le statut, les processus, la sécurité. Des changements qui revisitent également la place du garant de sa pérennité. J’ai nommé le DSI. De quoi est-il le nom ?

Ici et là, bon nombre de théoriciens parlent désormais d’un courtier de l’information, au sens noble du terme. Membre du Codir et du Comex, il a désormais pour rôle d’être l’intermédiaire entre l’entreprise et les fournisseurs de composants d’un système d’information totalement ou partiellement externalisé, sous la pression du Cloud Computing y compris dans sa version privée. Sa mission, contrôler la qualité de service (QoS), veiller au respect du contrat régissant les engagements de son entreprise et celle de ses fournisseurs. Du coup, le voilà en prise directe avec le département juridique. Ce qui demande un effort de compréhension des subtilités de ce métier. D’autre part, ses équipes ne développent plus d’applications, ou alors très peu. Ils paramètrent, à tout va, parfois, voire souvent, en synergie avec la maîtrise d’ouvrage désormais partie prenante incontournable ou plutôt nécessaire dans la conduite de projets la concernant au premier chef. Nous sommes là, loin de l’acception de la fonction historique du DSI. Cet acteur qui parle à l’oreille du PDG a-t-il changé pour autant ?

A en juger d’après ses missions au quotidien, nul doute, il est un autre homme ou une autre femme. Pourtant, la finalité, elle, reste la même : faire tourner la boutique. Dans l’assurance, il lui incombe toujours d’offrir des temps de réponse acceptables à l’utilisateur, qu’il soit interne ou externe. A une nuance près. Aucun dysfonctionnement ne saurait être toléré. Toujours plus, pour paraphraser François de Closets, l’utilisateur demande la qualité de service. Pour y faire face, le DSI ne harcèle plus ses équipes. Il rappelle le fournisseur à ses obligations prévues dans le cadre d’une SLA assortie de pénalités. De ce point de vue, il est ce courtier es-qualité auquel font allusion certains observateurs. De là à considérer que sa mission a totalement changé, il est un pas que nous n’esquisserons point ici. Car des DSI courtiers, il y en a désormais, certes ; des DSI canal traditionnel comme dirait quelqu’un, également ; tout comme ceux mi-courtier, mi-traditionnel. Tous ont un double dénominateur commun immuable : satisfaire l’utilisateur et le client ; donner à l’entreprise les moyens d’appliquer sa stratégie. Une véritable lame de fond qui traverse les modes. Alors, de quoi le DSI est-il le nom ? Question plus importante que la réponse.

Emmanuel Mayega
Rédacteur en chef

 

Amae Martin
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