Mort ! Pas mort. Le progiciel métier français de gestion de l’assurance est ainsi référencé, selon les périodes, dans l’une des deux rubriques, voire dans chacune d’elle. Et ce, depuis plus d’une décennie. Pourtant, le marché a des raisons de croire en sa bonne santé.
A l’instar du mainframe que le marché avait donné pour mort depuis plusieurs décennies, le domaine du progiciel français est là, rétif. Mieux, il témoigne même de sa bonne santé depuis quelque temps, à la faveur de la généralisation du digital. Si le marché s’était rétréci comme peau de chagrin, il reprend du poil de la bête. Désormais, une filière progicielle française de l’assurance poursuit son petit bonhomme de chemin, même si, faut-il le reconnaître, les cycles de décision d’achats peuvent être longs. Tellement longs qu’ils étouffent dans l’œuf les velléités de développement de certains fournisseurs. Ce fléau est loin d’être une maladie infantile. Et prend parfois à la gorge certains anciens, sans respect aucun.
Face à cette calamité, le marché affiche un regain de confiance, malgré un nombre limité de fournisseurs, comparé à celui de la belle époque du milieu des années 90, marquée par une offre quasi-pléthorique à laquelle il fallait ajouter quelques poids lourds étrangers. Les acteurs se connaissent, se craignent ou plutôt se respectent. En cœur, ils affirment haut et fort que la concurrence est salvatrice et pousse les uns et les autres à innover. Ce n’est pas Assurance & Banque 2.0 qui s’en plaindra, tant la revue est convaincue des vertus d’une saine compétition. Les conditions semblent réunies pour y arriver : le nombre d’acteurs est suffisant pour limiter l’émergence d’un leadership exclusif toujours difficile à contrer ; le contenu des offres est riche, y compris en matière de gestion de sinistres où l’oligarchie était encore le maître-mot, il y a peu et l’on voit certains acteurs formuler de nouvelles propositions de valeur ; la prise en compte du digital et la banalisation de la mobilité comme vecteur de gestion de la proximité deviennent des incontournables. Alors, que faut-il pour (re)lancer la filière progicielle française dans ce domaine où elle revit ? Pas grand-chose.
Nous croyons que les solutions proposées sur le terrain sont capables de faire face aux besoins du marché : elles maîtrisent une réglementation qui ne cesse d’évoluer, rivalisent d’ingéniosité pour proposer des solutions inédites (par exemple, une indemnisation adossée à des pratiques de paiement électronique, mais oui, c’est possible en France), collaborent avec les Start-up pour s’accélérer mutuellement. Des atouts qui devraient ouvrir la porte à des projets source d’oxygène. Messieurs les éditeurs, nous sommes convaincus que vous pouvez respirer désormais. Comme disait Jean de la Fontaine à sa progéniture, « … travaillez, prenez de la peine, c’est le fonds qui manque le moins.