L’enquête porte sur une partie de la période marquée par la présidence Bailly, qui avait régné sur cet empire entre 2002 et 2013. Et par son changement de statut en société anonyme. Grosso modo, aucun scandale n’a été relevé. Mieux, la Cour distribue même un bon point sur l’application fidèle du décret de 2012, inhérent à la rémunération des patrons d’entreprises. Pour mémoire, cette disposition encadre les salaires fixes et variables des managers à 450 000 euros. Ont été concernés par cette réglementation, cinq top managers qui ont attiré l’attention des Sages : quatre dans les filiales à savoir La Banque postale, GeoPost et SofiPost) et un à la maison-mère. Aucune irrégularité n’a été mise à l’index. De bonnes pratiques en termes de gestion des rémunérations ont même été mises sur pied (évaluation des performances individuelles).
Pour autant, certains points n’ont pas convaincu la Cour des comptes. C’est le cas des rémunérations des cadres dirigeants qui ont enregistré de fortes hausses, sans rapport avec les résultats du groupe. Au total, l’embellie annuelle de la rémunération des cadres dirigeants est en progression de 12,5 % tout au long des quatre années. En cause, la part variable, qui a flambé. Dans sa conclusion, la Cour a asséné un coup de patte à la politique salariale des dirigeants du groupe et tout particulièrement ceux de La Banque Postale. Le rapport mentionne que le nombre de collaborateurs de cet établissement, filiale de l’Etat, gagnant plus de 150.000 euros, ont vu leurs effectifs doubler entre 2009 et 2012. Leur rémunération moyenne a augmenté de 18,1 % sur la période. Ce qui représente une hausse annualisée de 5,7 %.