Malgré la semaine du développement durable, nous assistons à un enterrement de première classe du thème de l’environnement dans le discours politique ambiant. Silence. Nous pouvons polluer en toute tranquillité car “…ça commence à bien faire…”, comme le disait encore il y a peu un de nos dirigeants politiques.

Par souci de neutralité, nous ne rappellerons point ici de quel célèbre politique français est cette phrase assassine. Il peut d’ailleurs continuer sur sa lancée comme c’est le cas, sans être inquiété par ses adversaires, tant les uns brillent par leur manque de courage, les autres par leur extrémisme. Quelques jours après le sinistre anniversaire de Fukushima, le monde nippon mériterait mieux comme commémoration. Ne l’oublions pas, nous nous sommes tous levés Japonais en ce jour de mars 2011 où le tsunami a eu raison de la centrale nucléaire de cette ville du Pays du Soleil levant. Irradiant. Mais comme à l’accoutumée, notre sensibilité s’est avérée superficielle. Ephémère. Peu durable. Beaucoup, comme moi, ont lu les journaux et ne se sont pas indignés à la hauteur de ce que serait en droit d’attendre l’inénarrable Stéphane Hessel. Témoin ils ont fermé leur revue préférée pour reprendre leur rythme de pollution. De plus belle. Et moi avec.

Intervenant en pleine campagne électorale, la semaine du développement durable devrait mériter mieux que les sarcasmes et quolibets sur la chute d’Eva Joly, qui se démène à trouver les mots justes pour enfin s’élancer durablement dans cette mascarade préélectorale qui oublie de parler des sujets fâcheux pour agiter les peurs les plus primaires. Facile.

Quel avenir pour le nucléaire dans notre pays ? Quelle place pour les énergies renouvelables ? Quid de l’avenir de l’eau ? La petite voix de celle qui « n’a pas reçu la haine en héritage » comme… quelqu’une ne suffit pas à recentrer le débat sur ces thèmes. Alors le monde etla Francepoursuivent leur travail de sape sur l’environnement. Messieurs les (ré)assureurs continueront de payer pour des risques dont les primes devraient s’affoler afin d’inciter les acteurs économiques à davantage de prévention et de mesure. Ces derniers vous le diront, le problème est sociétal et de ce point de vue, concerne tout le monde. Nous voilà pris dans les rets. Pour la bonne cause.

Si ce n’est déjà fait, commençons par de petits gestes quotidiens dans notre environnement domestique. Puis adoptons l’éco-stratégie de notre entreprise en limitant les impressions inutiles, en éteignant nos postes de travail aux heures de pause. Bref, profitons de cette semaine de l’environnement pour poser les bases d’une éco-attitude qui rompe enfin avec l’irresponsabilité de nos dirigeants politiques.

A ceux qui considèreraient ce message comme politique, je les soutiendrais volontiers à condition qu’ils gardent de ce concept une acception noble : la gestion dela Cité. Quandcette dernière est en feu, nous devons plus que nous indigner. Le mensuel du développement durable que nous éditons pourra certainement vous aider à aller dans ce sens, en renforçant votre éco-sensibilité.

Bonne semaine du développement durable vraiment ? Il ne tient qu’à vous, car ça commence à mal faire.

Emmanuel Mayega
Rédacteur en chef

Amae Martin
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