Proof of concept, agilité, collaboratif, partage. Autant de concepts qui ont interpellé ou refont surface à la faveur de la généralisation du digital. Avec eux, la modestie s’installe aux commandes des chantiers de transformation.

Si d’aucuns parlent en milliards au sujet de leur stratégie digitale dans la banque ou l’assurance, force est de constater qu’ils la jouent modeste quand il s’agit d’implémenter de nouvelles applications en la matière. Et pour cause ! Difficile d’aller vite sur un terrain non maîtrisé. Alors, finis les grands projets de développement mobilisant exclusivement la direction informatique. On se lance dans des proof of concept (POC), teste, valide et seulement après, on développe. Peut-être. Après avoir appris, à travers des essais multiples. Test and Learn ? Absolument.

Du même coup, on évacue le fameux effet tunnel qui pouvait marquer certains anciens grands chantiers technologiques. Avec leur mort, exit toute une époque que remplacent désormais des POC en tout genre. Un projet Big data, POC ; un chantier lié aux nouveaux moyens de paiement ? Re …POC. Pour conduire ces projets l’autre nouveauté est que tout le monde se retrouve autour de la table : informaticiens, maîtrise d’ouvrage, les uns et les autres sont sur le pont, tous les jours. Et bénéficient de la bénédiction du top management.

Sur ce dernier point, une récente étude de McKinsey parrainée par Teradata et conduite par Forbes Insights, montre  comment rien ne saurait avancer dans les projets Big data, par exemple, sans être sponsorisé par la direction générale. Cette dernière est ainsi invitée à la table de la modestie, au même titre que les membres des équipes formées.
Dans cette mêlée émaillée de projets, il faut savoir partager ; et puis, comme un enfant qui apprend en marchant, consentir de se casser la figure. Et de recommencer. Amour propre et ego : à bannir. Place à une remise en cause permanente. Attention, il n’est pas dit qu’elle soit forcément source d’amélioration continue. En fait, à l’instar des  projets traditionnels, ceux de transformation digitale peuvent accoucher d’une souris. Au moins on ne se sera pas engagé sur une voie sans issue.

Pour autant il faut savoir passer de l’évaluation à la pratique, sans tarder, mais sans précipitation. Attention au curseur.
Reste l’aide au changement. Ici également, le pas à pas s’impose et s’oppose à toute improvisation. Prendre son temps, et reconnaître que les équipes ont le droit de ne pas comprendre du premier coup. Philosophie noble qui porte en elle-même les  facteurs de ses propres freins. Car comment concilier Time-to-market et logique du pas à pas ? Question de dosage si l’on en juge  à travers les succès capitalisés sur le terrain. Les uns  tombent et se relèvent, retombent puis  se relèvent encore parfois, pour finalement marcher droit. Un succès nommé satisfaction client. Un client qui ne jure plus que par le digital, paradigme à apprivoiser après avoir appris. Malgré ces efforts, il est prêt à s’en aller à la moindre fausse note. Car il note mal ceux qui n’écoutent pas ses desiderata. Normal, il n’est plus un roi sans couronne.

Emmanuel Mayega
A propos de l'auteur

Directeur de la rédaction et de la publication du magazine Assurance & Banque 2.0 et de ce site, Emmanuel a une connaissance accrue de l’intégration des technologies dans l’assurance, la banque et la santé. Ancien rédacteur en chef de ce magazine, il a pendant plus d'une décennie été rédacteur en chef adjoint d’Assurance & Informatique Magazine. ll est un observateur affûté du secteur. Critique, il se définit comme esprit indépendant et provocateur, s’il le faut.

Site web : http://www.assurbanque20.fr

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