L’assurance a accueilli de multiples nouveaux entrants qui ont su faire de la bancassurance une branche vivante. Compulsez les chiffres et analyses de Good Value for Money, elles font autorité en la matière et vous prennent par la main pour vous expliquer, pas à pas, pourquoi ce modèle a réussi dans l’assurance, au point de se propager telle une traînée de poudre, damant même le pion aux porteurs de risques ayant pignon sur rue. On peut vouloir nier l’évidence, elle restera rétive. Et les assureurs eux ne jouent pas à ce jeu : réalisme industriel ou autre raison économique, ils ont tous jeté l’éponge. Trop cher à la fin. Et mettent un terme à l’une des sagas hautes en couleur d’une assurance bassement entreprenante. Pourtant le combat continue. La prise de la bastille-banque, est pour bientôt ?

Cet épisode vient marquer la fin d’une époque dominée par le tourisme économique. A la place règne un purisme sectoriel qui veut que la banque fasse de la banque, l’assurance de l’assurance. C’est un véritable game changer qui change toute la donne. Au point d’imposer le purisme sectoriel. C’est d’autant plus important dans l’assurance et la banque que le régulateur passe au peigne fin toutes les pratiques et n’hésite pas à frapper le moindre écart, au point de décourager les assurbanquiers laxistes. On le sait la réglementation a parfois freiné les ardeurs mais jamais annulé un projet industriel.

L’entrisme de l’assurance dans la banque ne marche plus mais la banque attire toujours beaucoup de nouveaux entrants. Et le digital, qui rend tout projet séduisant. Après l’assurance, c’est à la grande distribution de se lancer dans ce véritable métier, à travers un de ses fleurons français : la FNAC ! En lançant une carte bancaire comme support de paiement Mastercard, elle … relance la guerre dans ce domaine et veut amorcer un rédistribution des cartes (sans jeu de mots) sur ce terrain.

Derrière cette stratégie, la volonté de multiplier les ventes, de bénéficier d’une carte plus opérationnelle que celle dédiée à la fidélité. Plus loin, la prise en compte d’une réalité nouvelle : l’intégration du fameux « cagnottage » qui a prouvé sa puissance en boostant les ventes. Déclencheur d’une stratégie, cela suffit-il à la pérenniser ? Bref, la Fnac réussira-t-elle là où Orange version assureur vert a laissé des plumes ? C’est toute l’industrie de la banque qui joue sa mise sur un terrain où Facebook montre déjà ses griffes dans sur le terrain du paiement, Carrefour dans le filon plus traditionnel de la gestion de compte. De la suite du projet de la Fnac dépendra l’avenir du paysage bancaire en France : digital, certes mais ouvert à tous ? Et donc aux assureurs également.

Emmanuel Mayega
A propos de l'auteur

Directeur de la rédaction et de la publication du magazine Assurance & Banque 2.0 et de ce site, Emmanuel a une connaissance accrue de l’intégration des technologies dans l’assurance, la banque et la santé. Ancien rédacteur en chef de ce magazine, il a pendant plus d'une décennie été rédacteur en chef adjoint d’Assurance & Informatique Magazine. ll est un observateur affûté du secteur. Critique, il se définit comme esprit indépendant et provocateur, s’il le faut.

Site web : http://www.assurbanque20.fr

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