selon ce rapport, la croissance économique mondiale limitée à +1,5% en 2023, un rythme aussi faible que celui de 2008. pour mémoire, chaque trimestre, Allianz Trade met à jour son scénario macroéconomique mondial. L’occasion de faire le point sur l’économie internationale, et de présenter ses dernières prévisions de croissance, de défaillances et d’évolution des flux commerciaux. Face à un environnement économique et géopolitique instable, soumis à de fortes pressions inflationnistes, quelles sont les prévisions du leader mondial de l’assurance-crédit ? Plusieurs enseignements s’en dégagent :

  •  En 2023, la crise énergétique et la hausse des taux d’intérêt feront chuter la croissance du PIB mondial à seulement +1,5 %.
  •  La zone euro entrera en récession l’année prochaine ,avec une contraction du PIB de -0,8 %, principalement en raison de la flambée des prix de l’énergie.
  •  L’économie française entrera également en récession en 2023, avec une contraction du PIB attendue à -0,6 % du PIB.
  • Le scénario récessif se confirme
    L’n , la crise énergétique et la hausse des taux d’intérêt feront chuter la croissance du PIB mondial à seulement +1,5 %, soit un rythme aussi faible qu’en 2008. Les ruptures profondes et durables sur les marchés de l’énergie et l’impact négatif sur la confiance des ménages et des entreprises feront entrer le secteur manufacturier en récession dans la plupart des pays. Dans le même temps, la hausse rapide des taux d’intérêt et la baisse des revenus réels disponibles entraîneront une récession du marché immobilier résidentiel aux États-Unis. Les États-Unis enregistreront une baisse de -0,7 % du PIB, en-dessous de la moyenne des récessions précédentes.
    Après s’être contractée de -0,6 % au deuxième trimestre 2022, la croissance mondiale repassera dans le négatif au quatrième trimestre (-0,1 % t/t) et ne devrait pas se redresser avant la mi-2023. Ainsi Allianz Trade revoit à la baisse ses prévisions pour 2023 à +1,5 % (-1,0pp par rapport à nos prévisions du T2). La croissance du commerce mondial restera également faible à +1,2 % en 2023, les économies avancées étant confrontées à une récession induite par la demande intérieure.
    Malgré une récession mondiale au quatrième trimestre, Allianz Trade prévoit une inflation élevée jusqu’au premier trimestre 2023, lorsque les prix du gaz atteindront un pic. Les prix de l’alimentation et des services maintiendront la pression sur les prix élevée jusqu’à la fin de l’année. Globalement, le niveau d’inflation mondiale atteindrait 5,3 % en 2023 (contre près de 8 % en 2022).

La zone euro en récession à -0,8 % en 2023, la France à -0,6 %. Mais les aides publiques garderont cette récession plus courte et moins sévère. 

Dans la zone euro, le pic d’inflation pourrait atteindre près de 10 % au quatrième trimestre 2022 et rester supérieur à 4 % jusqu’au quatrième trimestre 2023 (5,6 % en moyenne sur l’année). Cependant, de plus en plus de signes indiquent que les goulots d’étranglement dans la chaîne d’approvisionnement mondiale ainsi que les attentes des entreprises en matière de prix ont atteint un pic alors que la demande s’affaiblit rapidement. Par conséquent, la surabondance de stocks dans les secteurs de l’industrie manufacturière et de la construction pourrait contribuer à faire baisser l’inflation en 2023. Globalement, près de 90 % de l’inflation dans la zone euro s’explique par les contraintes liées à la chaîne d’approvisionnement et aux prix de l’énergie, contre 75 % aux États-Unis. Le risque d’une boucle salaire-prix devrait être contenu, mais les risques à la hausse prévalent, notamment dans les pays européens. 

La zone euro entrera en récession l’année prochaine (avec une contraction du PIB de -0,8 %) en raison de la flambée des prix de l’énergie, mais aussi des économies nécessaires en réponse au manque d’approvisionnement en gaz russe ainsi que des effets négatifs sur la confiance que l’environnement économique engendre. Un soutien budgétaire accru à hauteur d’au moins 2,5% du PIB en moyenne et un assouplissement monétaire limité après la mi-2023 contribueront à rendre la récession plus courte et moins profonde. Même sans rationnement forcé, des mesures de sobriété seront nécessaires et l’économie finira par tomber en récession au tournant de 2022-23, avec une reprise timide qui ne se manifestera qu’au second semestre de 2023. Les industries à forte intensité énergétique ont déjà commencé à réduire leur consommation d’énergie dans un contexte de prix élevés, et la mesure dans laquelle cette situation s’aggravera et entraînera des arrêts de production plus importants dépendra de l’ampleur des mesures de plafonnement des prix en Europe. 

Selon Allianz Trade, l’économie française entrera également en récession en 2023, avec une contraction du PIB attendue à -0,6 % du PIB. 

Quelles implications pour les entreprises ? 

Le retour du risque de crédit est à prévoir dans la mesure où cette récession va faire ressortir les vulnérabilités des entreprises. Le rebond des défaillances d’entreprises s’est accéléré au cours de l’année 2022 (+18% au T2 2022, contre +5% au T1). La plus forte accélération s’est produite en Europe de l’Ouest (+26% depuis le début de l’année). Bien que nous observions toujours un nombre historiquement bas de faillites aux États-Unis (-19% en cumul annuel au T2), en Chine (-14% en août) et en Allemagne (-4% en juin), l’Espagne, la Suisse et le Royaume-Uni affichent déjà des chiffres de défaillances pré-pandémie. 

La conjonction d’une demande plus faible, de contraintes de production prolongées (prix des intrants, pénurie de main-d’œuvre et problèmes de chaîne d’approvisionnement) et de problèmes de financement croissants (accès et coûts) fait mécaniquement grimper les prévisions de faillites d’entreprises, notamment pour les pays et secteurs européens les plus exposés aux problèmes énergétiques. Le recul de -0,8 % du PIB de la zone euro a le potentiel d’accélérer la hausse des défaillances de +25pp en 2023 (à plus de +40 %), avec une hausse de +16% pour l’Allemagne, de +29% pour la France, de 31% pour l’Italie et de 25% pour l’Espagne. Cela augmente la probabilité de prolongation des aides publiques et d’ajout de nouvelles mesures ciblées. 

En France, avec une hausse de 46% des défaillances prévue en 2022 et de 29% en 2023, le niveau des défaillances retrouvera son niveau d’avant-crise. 

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Allianz Trade est la marque désignant l’ensemble des services proposés par Euler Hermes. 

Emmanuel Mayega
A propos de l'auteur

Directeur de la rédaction et de la publication du magazine Assurance & Banque 2.0 et de ce site, Emmanuel a une connaissance accrue de l’intégration des technologies dans l’assurance, la banque et la santé. Ancien rédacteur en chef de ce magazine, il a pendant plus d'une décennie été rédacteur en chef adjoint d’Assurance & Informatique Magazine. ll est un observateur affûté du secteur. Critique, il se définit comme esprit indépendant et provocateur, s’il le faut.

Site web : http://www.assurbanque20.fr

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