Femme/homme, homme/femme, le déséquilibre entre les deux est ancestral. Question de genre. Le sexe dit « faible » en pâtit depuis des lustres. Najat-Vallaud Belkacem, ministre des Droits des femmes, a décidé d’en finir avec une injustice qui ne cesse de pourrir la vie à la gent féminine. Aurait-elle un train de retard par rapport à l’assurance. Genre !

Il aurait été plus élégant de confier cette réforme de l’égalité homme/femme à un homme. Mais non, les circonstances l’ont voulu ainsi, ce sera à Najat-Vallaud Belkacem de le faire. Peu importe, seul le résultat compte, dans pareil cas. Et en la matière, on n’est jamais mieux servi que par soi-même. Depuis le temps que les hommes politiques promettent l’égalité des traitements entre hommes et femmes, rien n’y fait. Le pouvoir des premiers reste régalien. Le masculin règne sans partage sur tout, y compris la médiocrité. A compétences égales, son salaire est plus élevé que celui de son… inférieure compagne. Cette dernière doit pourtant se farcir, en plus de son job, une bonne partie des travaux domestiques. Et quand elle est tolérée en Conseil d’Administration, elle doit prendre part aux réunions tardives, faute de quoi, quolibets et autres remarques machistes lui rappelleraient sa singulière condition. Comme elle fait partie d’un genre généralement minoritaire dans un milieu majoritairement masculin, inutile de rappeler qu’elle ne saurait trouver quelque point d’appui auprès d’une improbable semblable. Quelle injustice !
Face à elle, quel gouvernement mieux que celui des Socialistes pouvait prendre les taureaux par les cornes ? L’Histoire est donc en train de s’écrire, comme à chaque fois que la Gauche est au pouvoir. Vraiment ? N’en doutons point.

Cette histoire-là retiendra que le plus gradé des défenseurs de la Femme a répudié une première dame qui n’en était pas officiellement une. Prompte à dénoncer tous les manques de respect vis-à-vis des femmes, la ministre des Droits des femmes a certainement constaté en silence l’annonce unilatérale du Président. Inégalité. Inélégance, a même avancé le camp d’en face qui pourtant n’est pas mieux loti en la matière. Normal, dans pareil cas, chacun y va de son commentaire passionné, exploitant la situation au gré de ses intérêts. Dommage car le combat pour l’égalité entre homme et femme mérite une certaine sérénité.

Aussi lointaine puisse-elle paraître de l’assurance, cette question de l’égalité des genres est pourtant au cœur de son modèle. Et, pour une des rares fois, le secteur est largement en avance sur la Société. L’Autorité européenne s’en était emparée, il y a quelques années, à la grande surprise des porteurs de risques. Femme/homme, l’équité devait être la règle. Là où, fait pour le moins exceptionnel, le genre féminin bénéficiait d’avantages lié à son statut de femme, le législateur européen en a décidé autrement. Libres et égaux devant le risque. Les spécialistes ont beau brailler, la reforme est désormais inscrite dans les mœurs du secteur, même si quelques assureurs parmi lesquels Metlife, on voulu surfer sur cette vague. Leur lutte pour le marketing du genre ressemble à un combat d’arrière-garde. Voire au dernier des Mohicans. Pour les autres, y compris leurs concurrents, la décision de l’Union européenne impose le choix entre l’une des deux tables de mortalité : la féminine contre la masculine. Ils ont plébiscité la première. Et pour cause, elle est plus avantageuse. Où sont justice et équité ici ? Être pour l’un quand l’autre nous désavantage n’est plus une question de justice mais de variables d’ajustement. Cette difficulté n’a pas échappé à Mme la Ministre. Certes, elle rétorquera qu’il est temps de légiférer. Soit. Mais auparavant, appliquons les dispositions qui existent déjà. Au Palais Bourbon combien y a-t-il de députés femmes ? Que dire du Sénat ? Beaucoup de partis acceptent encore de payer des amendes plutôt que de remplir leur rang de femmes qui ne sauront/pourront être à la hauteur de leurs attentes. Pourtant, en termes de valeur, elles n’ont rien à envier aux hommes, leur rang étant émaillé de brillants personnages comme de médiocres. De ce point de vue, elles sont des hommes comme les autres. Et, délire égalitaire oblige, les hommes, des femmes comme les autres.

Emmanuel Mayega
Rédacteur en chef

Emmanuel Mayega
A propos de l'auteur

Directeur de la rédaction et de la publication du magazine Assurance & Banque 2.0 et de ce site, Emmanuel a une connaissance accrue de l’intégration des technologies dans l’assurance, la banque et la santé. Ancien rédacteur en chef de ce magazine, il a pendant plus d'une décennie été rédacteur en chef adjoint d’Assurance & Informatique Magazine. ll est un observateur affûté du secteur. Critique, il se définit comme esprit indépendant et provocateur, s’il le faut.

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