Où l’on découvre que les déclarations tonitruantes de leaders politiques n’influencent plus les cours des marchés financiers
Cela semble surtout vrai pour les USA, en tous cas, où, malgré les sorties verbales de Trump (menaces sur la construction du mur à la frontière du Mexique, brouilles et négociations avec le leader Coréen, guerre commerciale avec la Chine, etc.), toutes les incantations qui, à l’accoutumée, entraînaient un écroulement ou une flambée de la Bourse, selon les cas, la laisse désormais indifférente ! Selon Sandy Campart, enseignant-chercheur, directeur de l’IUP Banque Finance Assurance – IAE Caen et auteur de “Et si on osait investir en bourse ?” (2018), « il y a une nette décorrélation entre le discours de Trump et les réalités économiques. C’est une nouveauté dans un monde où les escalades, mêmes verbales, avaient, jadis, des répercussions géopolitiques et économiques. »
Là où la confiance et la paix apparaissaient comme les « biens les plus précieux d’une économie en la projetant vers l’avenir, il apparaît qu’aujourd’hui ces deux paramètres ne soient plus aussi essentiels aux yeux des investisseurs.»
« Comment expliquer que les Etats-Unis continuent à voir leur devise s’apprécier et leurs marchés actions ne pas se retourner ? », s’interroge Sandy Campart. « Peut-être parce que leur statut de première économie mondiale leur procure un temps de réaction plus long des investisseurs avant d’arbitrer ? » Parce qu’ils sont, dans la révolution numérique en cours, la locomotive qui abrite les plus grands acteurs ? Parce que les fondamentaux économiques restent solides ? Même si les économistes tablent pour 2020 sur une croissance à 1,9% contre 2,9% en 2018. Cela dit, l’enseignement de cette situation est que la parole politique semble désormais avoir peu de valeur pour les marchés. Bourse et confiance en l’avenir ne semblent plus intimement liées. Les investisseurs ont appris à attendre les conséquences de l’action politique avant d’arbitrer.