Nous avons applaudi l’an dernier, quand AXA remportait la première place du prix eCac 40 aux yeux et sous la barbe de grandes banques ! C’est dire si nous nous attendions à voir cette performance se répéter en 2016. Il n’en est rien. Pire, derrière la … défaite d’AXA, La profession de l’assurance a perdu son leadership. La finance n’a pas gagné. Elle se situe à trois longueurs du premier, Engie. On retrouve donc les traditionnelles valeurs sures du digital, connues avant la percée de la marque d’assurance préférée au monde. Société Générale bombe le torse confirmant ce que nous martelons sans cesse, la taille ou l’ancienneté n’ont rien à (faire)valoir dans le monde du digital ; un monde qui se démocratise et respecte toute initiative, d’où qu’elle vienne. L’assurance pourra se consoler de cette défaite en se disant qu’Orange est deuxième et à travers elle, qui est, depuis peu, propriétaire du bancassureur Orange Bank, grâce à son entrée capitalistique dans l’offre de Groupama Banque, l’assurance reste dans le combat pour la digitalisation. Ce serait, passez-moi l’expression de la vox populi, tiré par les cheveux !!! Car sur le plan opérationnel, l’opérateur historique français a encore tout à prouver sur ce dossier. Donc il est important de comprendre les raisons de la contre-performance de la finance ?

 

Concurrence suicidaire entre Fintech et InsurTech ?

 

La première est probablement due à la concurrence entre Finetech et InsurTech. Pendant longtemps, la première a tenu le haut du pavé en matière de digitalisation dans la finance. Aujourd’hui, son leadership est chahuté par la seconde, qui entend asseoir également sa notoriété. Les efforts consentis par les uns et les autres « viennent souligner la concurrence que se livrent les deux concepts », observe, par exemple, Giulio de Amici, Chief marketing officer chez l’éditeur international Primeur. Ce dernier, qui vient de participer à la réalisation d’une enquête sur la digitalisation des processus dans l’assurance, estime indépendamment des résultats du eCAC 40, que le retard des assureurs par rapport aux banques provient du rythme dans lequel les premiers prennent à bras le corps la digitalisation : trop lent.

 

Vers un transfert des budgets du digital du marketing au CDO

 

En fait, concurrence fratricide et lenteur semblent être les deux mamelles qui empoisonnent le processus de digitalisation dans l’assurance. Sur le premier point, Accenture, qui exhorte, à juste titre l’insurTech à participer à la « FinTech Innovation Lab London » incite-t-elle au désastre de la digitalisation du secteur ? Soutenue par de grandes entreprises dans son initiative, elle organise plutôt une concurrence saine de laquelle ne peut que rejaillir une innovation inédite, celle dont ont besoin les assurances et les banques pour asseoir définitivement leur prégnance sur le terrain de la digitalisation. Ce serait alors la fin du feu de paille dans un domaine où les budgets de digitalisation commencent à changer de main, passant de responsables marketing au CDO. Un transfert, qui pourrait être pointé du doigt par rapport au tempo de généralisation du digital cette année.

Emmanuel Mayega
A propos de l'auteur

Directeur de la rédaction et de la publication du magazine Assurance & Banque 2.0 et de ce site, Emmanuel a une connaissance accrue de l’intégration des technologies dans l’assurance, la banque et la santé. Ancien rédacteur en chef de ce magazine, il a pendant plus d'une décennie été rédacteur en chef adjoint d’Assurance & Informatique Magazine. ll est un observateur affûté du secteur. Critique, il se définit comme esprit indépendant et provocateur, s’il le faut.

Site web : http://www.assurbanque20.fr

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