Alain Peyrefitte l’avait pronostiqué, quand la Chine s’éveillera, le monde tremblera. Qu’en est-il quand ses jeunes pousses ouvriront les yeux ? Quel rôle joueront-elles dans la transformation/digitalisation du monde ? Difficile à dire. Mais certains acteurs dont AXA semblent avoir flairé le bon filon.

On nous parle sans cesse de Time-to-market. A quand le time-to-start-up ? La question mérite d’être posée tant les entreprises, banques et assurances en pôle- position embrassent ces structures hier encore honnies pour leur manque de sérieux et aujourd’hui adulée pour leur potentiel de disruption. En France, des deux côtés se multiplient hakathons et autres partenariats en vue d’encourager les jeunes à proposer de nouveaux modèles disruptifs. Idem sur tout le Vieux continent. Des POC (Proof of concept) en voulez-vous en voilà, sans pour autant damer réellement le pion à la concurrence grâce à des idées inédites. Las !

Du coup, pourquoi ne pas aller chercher la disruption ailleurs ? C’est le cas notamment du groupe AXA. Après création d’un Lab dans la Silicon Valley, l’assureur a mis le cap sur la Chine ; et entend flirter avec de jeunes pousses chinoises dans ce pays où le nombre de start-up ferait pâlir d’envie tous les pays d’Europe réunis en termes quantitatifs. « C’est un endroit extraordinaire en matière de créativité : mobile payment, peer to peer et autre blockchain occupent le haut du pavé en ce qui nous concerne », précise Frank Desvignes, directeur AXA Lab, Asie. En dix mois, la société a eu l’occasion de rencontrer 450 jeunes pousses. Et de nouer des partenariats désormais concrétisés à travers des réalisations inédites sur un marché où il s’est déjà créé plus de 6 millions de Fintech (mais il est difficile de dire pour l’heure à combien s’élève le taux de la mortalité infantile) ! Mais en réalité, après analyse, seulement près de 150 intéressent réellement les marchés de l’assurance.

Si qualitativement, cette race, à l’ADN trempée dans l’innovation, et soutenue par les pouvoirs publics se veut très créative, qualitativement, elle reste, certes, en voie d’apparition. Mais bien malin celui qui saura pronostiquer combien pourront constituer pour l’assurance européenne de véritables pépites créées dans ce nouvel eldorado à la couleur forcément … jaune. Bénéficier de la fameuse prime du premier venu est-il plausible ?

Affirmatif et dubitatif. Dans le premier cas, cela est évident car le groupe AXA a déjà mis en place plusieurs nouveaux modèles Business en synergie avec ses partenaires ; dubitatif dans le second sachant que de nouvelles start-up voient le jour presqu’à chaque heure. Mais dans cette chasse aux start-up disruptives, le time-to-market reste une énigme. Avant l’heure ce n’est pas l’heure ; après l’heure non plus. Reste à trouver la bonne heure, un domaine où la technologie chinoise aurait encore quelque peu du retard, comparée à celle du Vieux continent.

Emmanuel Mayega
A propos de l'auteur

Directeur de la rédaction et de la publication du magazine Assurance & Banque 2.0 et de ce site, Emmanuel a une connaissance accrue de l’intégration des technologies dans l’assurance, la banque et la santé. Ancien rédacteur en chef de ce magazine, il a pendant plus d'une décennie été rédacteur en chef adjoint d’Assurance & Informatique Magazine. ll est un observateur affûté du secteur. Critique, il se définit comme esprit indépendant et provocateur, s’il le faut.

Site web : http://www.assurbanque20.fr

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