Sale temps pour les assurés. 2014 a démarré sous la pluie. Ou plutôt les tempêtes. Des images, toujours plus impressionnantes les unes que les autres, défilent sur le petit écran, nous rappelant une fois de plus que, désormais, nous ne sommes plus jamais à l’abri d’une catastrophe naturelle. Les assureurs et réassureurs arrêtent leur souffle. Gros temps pour eux en perspective ?

Elles arrivent toutes, avec des noms sympas choisis par je ne sais quel cynique. Car les effets de ces catastrophes naturelles et leurs effets sont, pour le moins, dévastateurs. L’ouragan Katrina avait sévit en son temps, laissant des conséquences inoubliables derrière elles. Klaus et bien d’autres avaient frappé tout aussi puissamment. Au grand désespoir des populations touchées. En ce début 2014, la Bretagne et d’autres contrées ont été obligées de subir un bal pluvieux. Danse diluvienne au pas de ces belles que sont les tempêtes Petra et autre Stéphanie. Belles de nom et mauvais anges. Les côtes bretonnes en sont encore immergées. Tout comme le Sud-Ouest, sans oublier le Var. Mais la plus grosse étreinte dévastatrice aura été pour Morlaix, dans le Finistère. État de catastrophe naturelle. Pour toutes ces contrées. Au total, il y en a eu une cinquantaine de déclarées, en janvier dernier. Aujourd’hui, on parle de 140. Tournis garanti.

Concernés économiquement par ce désastre, les assureurs et les bancassureurs ont déployé une panoplie d’outils pour soutenir leurs assurés en pleine détresse. Plates-formes téléphoniques d’appels, sites web, courriel, tout a été mis au point pour accompagner les victimes dans leurs déclarations de sinistres. Il est vrai, en la matière, les porteurs de risques  s’appuient sur des mécanismes déjà huilés, à force de…
Après cette assistance, devra arriver le temps des comptes. Économiquement, les conséquences sont lourdes. Pour les agriculteurs privés de leur lieu de travail, il faudra bien constater l’amer manque à gagner généré par ces catastrophes. Que dire des habitants qui ont parfois tout perdu ? La facture est salée pour tous.
Évidemment, les assureurs devront mettre la main à la poche pour honorer leurs promesses d’indemnisation. Ils feront leur métier. Plus vite ils le feront, mieux ils fidéliseront leurs clients. Certains l’ont compris très rapidement, qui se plient en quatre en vue de raccourcir les procédures d’indemnisation. Une procédure qui va même jusqu’à l’émission d’une enquête de satisfaction. Et la prise en compte de critiques. Efficace.

Si ces bonnes pratiques se généralisent, celles de répercussions des charges consenties par les assureurs se banalisent tout aussi. Beaucoup de ces derniers ne vont pas hésiter à imputer ces dépenses aux comptes de leurs clients, l’objectif étant de ne pas altérer leurs résultats techniques. C’est bien connu. Le temps des renouvellements sera également celui de l’inflation tarifaire. Une inflation que dénonce parfois Assurland, à travers la présentation de son Indice du prix des assurances de particuliers (Ipap). Ainsi, en janvier 2014, « malgré une bonne année en matière de catastrophes naturelles », l’augmentation des tarifs en MRH aura été de 2,8 %. A combien s’élèvera-t-elle en 2015 compte tenu des intempéries de ce début d’année qui n’a pas encore dit son dernier mot ?

Au moment de tarifer, les porteurs de risques devront tenir compte d’une nouvelle donne : la loi Hamon sur la consommation. Dans son volet assurance, elle donne désormais la possibilité au client de faire jouer la concurrence, dans les conditions déjà rappelées dans ces colonnes. Cette épée de Damoclès introduira-t-elle de la mesure dans les stratégies inflationnistes ? Rien pour l’instant ne permet de l’affirmer.

Emmanuel Mayega
Rédacteur en chef

Emmanuel Mayega
A propos de l'auteur

Directeur de la rédaction et de la publication du magazine Assurance & Banque 2.0 et de ce site, Emmanuel a une connaissance accrue de l’intégration des technologies dans l’assurance, la banque et la santé. Ancien rédacteur en chef de ce magazine, il a pendant plus d'une décennie été rédacteur en chef adjoint d’Assurance & Informatique Magazine. ll est un observateur affûté du secteur. Critique, il se définit comme esprit indépendant et provocateur, s’il le faut.

Site web : http://www.assurbanque20.fr

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