En association avec TNS, la Fédération Hospitalière de France (FHF) vient de publier les résultats de son étude sur la perception que les Français ont de l’hôpital public. Et de l’accès aux soins. Où l’on apprend que 80 % des personnes interrogées gardent une bonne vision de l’établissement hospitalier public en France, malgré les critiques formulées ici et là.

Dixième du genre, le baromètre de La Fédération Hospitalière de France (FHF) sur les Français et l’hôpital a été présenté dans la perspective des Salons de la Santé et de l’Autonomie prévus du 28 au 30 mai prochains. Un cru qui vient souligner la bonne représentation que les Français ont de l’hôpital public. De fait, 80 % des personnes interrogées ont une opinion positive de cette institution. Et confirment leur attachement au principe de l’accessibilité à cette structure, que ce soit sur le plan financier comme géographique. 35 % des Français se sont rendus aux urgences cette année. Principales raisons énoncées, la garantie d’être hospitalisés en cas de besoin et la réalisation en un même lieu des différents examens. Enfin, 59 % des personnes sondées affirment être déjà prêtes à la télésurveillance médicale pour la transmission de données médicales interprétées par un professionnel de santé à distance. Selon Frédéric Valletoux, président de la FHF, « cette augmentation du besoin d’avoir un hôpital à proximité de son lieu de vie marque une préoccupation majeure des Français face à la problématique croissante des déserts sanitaires et de la raréfaction des professionnels de santé de ville dans les territoires fragilisés. Les hôpitaux peuvent contribuer à aider à l’émergence de maisons de santé associant les professionnels libéraux pour lutter contre les déserts sanitaires ».

Un des points critiques récurrent quand on aborde l’hôpital est la situation des urgences. L’enquête de la FHF vient confirmer la montée en puissance de la fréquentation de ce service qui devrait pourtant être exceptionnelle. Résultat, un engorgement suscitant un débat sur les réponses à y apporter. Pourquoi les Français préfèrent-ils se rendre aux urgences ? L’enquête apporte un éclairage à cette interrogation La garantie d’y être traité plus rapidement si nécessaire est la première raison invoquée par 73 % des Français. 59 % des personnes interrogées y vont car les examens complémentaires parmi lesquelles les radiographies, les analyses au laboratoire y sont réalisées immédiatement.  43 % ne trouvent pas de médecin de garde en ville la nuit et/ou en week-end. Autre argument, l’absence d’avancement de frais aux urgences est également un des motifs justifiant la venue de 24 % des Français dans ces espaces, surtout chez les personnes ayant des revenus compris entre 1 500 € et 2 300 € (37 %). « Contrairement à certaines idées reçues, l’augmentation du nombre de passages aux urgences est bien la conséquence d’un choix positif des Français, qu’aggrave la désorganisation croissante de la permanence des soins en ville. Le seul levier d’action immédiat pourrait être la généralisation du tiers payant en médecine de ville, qui éviterait certains recours inappropriés » indique Frédéric Valletoux.

Par ailleurs, ce baromètre révèle un intérêt croissant des Français pour la télémédecine et les nouvelles technologies dédiées aux soins, en général. 59 % des personnes interrogées. sont prêtes à y recourir pour transmettre leurs analyses de laboratoire, leurs prises de sang, l’imagerie interprétées par un professionnel de santé à distance. Les 25-34 ans se montrent prêts à avoir recours à la télésurveillance médicale (70 %) là où plus d’une personne sur deux âgée de 65 ans et plus se montre réticente.

A l’heure du développement de plates-formes de consultation à distance, 53 % des Français sont également enclins à prendre un avis complémentaire auprès d’un professionnel de santé ou de faire préciser des informations données par leur médecin traitant par téléphone, visioconférence ou messagerie. Les personnes âgées (45 %) et les retraités et inactifs (50 %) sont plus réticents à utiliser ce procédé. A contrario, les Français restent hésitants pour obtenir un diagnostic médical à distance. Seulement 37 % y sont favorables. Et les jeunes de 18-24 ans y sont majoritairement contre (74 %), comme les habitants des zones rurales touchées par la désertification médicale (69 %).Les commentant, Frédéric Valletoux indique que « ces résultats montrent l’importance de la pédagogie à conduire. La télémédecine peut être une réponse adaptée au développement des maladies chroniques, notamment en zone rurale, si elle s’accompagne d’une nouvelle organisation des soins et d’une plus grande coopération entre les différents professionnels de santé ».

Le baromètre FHF/TNS Sofres a été réalisé auprès de 1 011 personnes âgées de 18 ans et plus, par interview en vis- à-vis à domicile, du 27 au 30 mars 2013.

Emmanuel Mayega
A propos de l'auteur

Directeur de la rédaction et de la publication du magazine Assurance & Banque 2.0 et de ce site, Emmanuel a une connaissance accrue de l’intégration des technologies dans l’assurance, la banque et la santé. Ancien rédacteur en chef de ce magazine, il a pendant plus d'une décennie été rédacteur en chef adjoint d’Assurance & Informatique Magazine. ll est un observateur affûté du secteur. Critique, il se définit comme esprit indépendant et provocateur, s’il le faut.

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